La mobilisation citoyenne et pacifique demeure intacte à Sidi Bel Abbès pour le 36e vendredi consécutif, malgré les intimidations et les pressions exercées sur de nombreux animateurs du hirak. Des centaines de citoyens ont encore manifesté ce vendredi 25 octobre 2019 pour un changement radical du mode de gouvernance et la libération des détenus d'opinion. C'est à partir de la place du 1e Novembre (ex-Carnot) que les premiers groupes de manifestants se sont constitués avant de sillonner le Boulevard de la République et la route de Mascara en déployant banderoles et emblèmes nationaux. « Libérez les détenus, libérez Abdellaoui », ont commencé par scander les premiers manifestants en guise de solidarité avec Ahmed Abdellaoui placé, le 20 octobre 2019, en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi Bel Abbès pour « outrage à corps constitué » et « atteinte à l'unité nationale ». Fortement choqués par les propos tenus par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, lors d'une entrevue avec le président russe, les manifestants n'ont pas manqué d'exprimer leur colère à l'adresse de celui qui est allé rendre compte de la situation intérieur du pays au président d'un pays étranger. « makanch intikhabte ya issabtes (Pas d'élections avec les gangs, ndlr) » et « dawla madania mlachi askaria (Etat civil et non pas militaire)», sont les slogans repris d'une seule voix par des manifestants sortis nombreux dans la rue. Pour de nombreux participants à la marche d'aujourd'hui, la « feuille de route» du pouvoir illégitime incarné par le duo Bensalah-Bedoui échouera immanquablement face à la volonté du peuple et la poursuite du mouvement de protestation.