En ce 36ème vendredi de mobilisation, les activistes du Hirak à Mascara ont tiré à boulets rouges sur le chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. «Bensalah, tu nous fait honte», ont scandé les manifestants. Avant l'entame de la marche, à la place Emir Abdelkader, lieu de rencontre des manifestants en plein centre-ville de Mascara, les propos de Bensalah devant Poutine étaient le sujet essentiel des discussions. «Il nous a qualifiés de quelques éléments qui sortent dans la rue pour brandir des slogans. C'est honteux ce qu'il a dit. Lui et ses acolytes ne veulent pas croire que nous sommes le peuple. Ici dans la rue, chaque manifestant représente sa famille, ses proches, ses voisins, son quartier, son douar et des centaines d'activistes anti-régime. Tôt ou tard, le régime en place et ses relais seront déboulonnés», nous a déclaré un manifestant. «Lors de son entretien, jeudi, avec le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet Russe-Afrique tenu à Sotchi en Russie, Abdelkader Bensalah a volontairement minimisé l'ampleur des marches pacifiques des vendredi», a ajouté un autre. En outre, les messages de menaces et autres intimidations dont font l'objet, ces derniers jours, certains activistes du hirak et autres journalistes dans la wilaya de Mascara étaient également le sujet de discussion des manifestants. «Accuser des activistes et autres professionnels de la presse d'incitation à attroupement et de diffusion de fausses informations à pour objectif de faire taire les rares voix dissidentes et autonomes à travers les différentes localités de la wilaya de Mascara», relate un autre militant du hirak. Sous les regards de nombreux éléments en civile de la police, de la gendarmerie et de la DRS, les manifestants qui ont, ce vendredi 25 octobre, sillonnés les rues du quartier populaire de Bab Ali ont scandé des slogans rejetant catégoriquement le prochain scrutin présidentielle et dénonçant ceux qui «veulent avorter le mouvement populaire.» «Il n'y aura pas de vote, l'Algérie aura son indépendance», «Il n'y aura pas de vote avec les bandes de voleurs» et «Un Etat civil et non militaire», ont clamé, d'une même voix, les activistes du Hirak. Les partis du régime en place notamment le FLN et le RND ont eu, eux aussi, leur part des slogans acerbes : «FLN et RND, partis de la Issaba (la bande de voleurs)» et «FLN et RND, tous à El Harrach.»