« Cette année, il n'y aura pas de vote», était le principal slogan scandé, ce vendredi 4 octobre, par une centaine d'activistes du hirak sortis dans les rues des villes de Mascara et de Mohammadia pour la marche du 33e vendredi de révolution pacifique. Ils ont dit : «Non aux élections présidentielles sans le départ des anciennes figures du système et sans la libération de tous les détenus du hirak.» Au chef-lieu de la wilaya, sous les regards discrets des agents des différents services de sécurité, les manifestants ont commencé à se rassembler, juste après la prière du vendredi, sur la Place Emir Abdelkader sous les slogans : «Vive l'Algérie)», « Pas d'élections avec les gangs» et «Etat civil et non militaire». Les activistes prennent la rue 1er novembre. En arrivant devant le siège du FLN, le parti dont ses deux secrétaires généraux Djamel Ouled Abbes et Djemai Mohamed, sont en prison d'El Harrach, à Alger, les fidèles du hirak crient d'une même voix : « FLN, RND, Gouvernement, Parlement, dégagez tous» et « RND, FLN, tous à la prison d'El Harrach». Interrogé par nos soins sur la persistance de Gaïd Salah à organiser une élection présidentielle, M. Brahim Senouci, écrivain et maître de conférence nous répondra : «Le pouvoir en place veut par tous les moyens imposer une élection présidentielle en force alors que lui-même sait que les conditions ne sont pas favorables. Malheureusement, les gens du pouvoir sont en train de nous mener droit au mur.» En passant devant les sièges de la Cour de justice et de la wilaya, les marcheurs ont réitéré leur revendication de l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les différentes affaires de corruption, de détournement de fonciers, abus de fonction, blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite. «Les oligarques qui ont amassé des fortunes colossales à la faveur de leur soutien à la Issaba n'ont jamais été inquiétés ! Aucune explication ?», s'interrogent un citoyen. «Le 28 aout passé, le nouveau Procureur général de la Cour de Mascara, M. Mahboubi Noureddine, avait déclaré qu'il existe au moins cinquante affaires de corruption qui font ou qui ont fait l'objet d'enquête par les instances judiciaires à Mascara. À ce jour, rien n'a filtré !», ajoute un autre activiste.