Les faits remontent au 2 juin dernier. Arrêté par la police, suite à une altercation avec un automobiliste qui l'a percuté accidentellement, Nadri Nordine, 31 ans, « déséquilibré mental », décède tragiquement lors de sa garde à vue dans les locaux de la sûreté de wilaya de la ville de Saïda. Une mort « suspecte », selon la famille de la victime. Les témoignages des membres de la famille, recueillis par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), font état de « graves sévices » infligés à la victime dans « l'enceinte du commissariat ». « Les traces de ces sévices apparaissaient de façon nette sur le corps du malheureux lors des dernières ablutions une fois l'autopsie terminée. Tout cela est confirmé par un reportage photos dont la ligue a été destinataire. A cela, il faut ajouter que le certificat de décès ne mentionne ni l'heure exacte ni le lieu du décès de la victime », a indiqué hier la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (aile Me Bouchachi). « Le défunt, très agité, a été conduit au siège de la sûreté de wilaya au lieu d'être acheminé à l'hôpital comme stipulé par les articles 51, 51bis, 51 bis1 et 52 du code de procédure pénale qui exige une visite médicale avant tout début de garde à vue et à la fin de cette dernière. » Dans une déclaration rendue publique, la section locale de la LADDH a interpellé les pouvoirs publics pour faire toute la lumière sur cette affaire et de « rechercher et punir les auteurs de telles bavures afin que cela ne se reproduise plus jamais dans un Etat de droit ». La LADDH rappelle que l'Algérie a ratifié les traités et conventions des droits de l'homme ainsi que la Déclaration universelle des droits de l'homme « affichée, d'ailleurs, dans tous les locaux des services de sécurité, afin d'être respectée, et non à titre ornemental ».