Le nouveau ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprises et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi, poursuivra le travail de son prédécesseur, Abdelhamid Temmar, a-t-il indiqué en marge du séminaire sur le foncier économique, organisé hier à la résidence d'Etat, Djenane El Mithak. « La stratégie existe dans le cadre de la politique du gouvernement », a-t-il fait valoir. « Il y aura des ajustements pour coordonner le travail des ministères qui ont fusionné », a-t-il néanmoins souligné. M. Benmeradi, qui a hérité d'une sorte de super ministère de « l'économie » à la faveur du dernier remaniement gouvernemental, a relevé que son département œuvrera pour une meilleure intégration des PME dans les différents programmes de mise à niveau et de relance de l'économie nationale. Cet aspect a toujours été un sujet de friction entre Temmar et l'ancien ministre de la PME et de l'artisanat, Mustapha Benbada. Ce dernier accusait le premier d'empiéter sur ses prérogatives. M. Benmeradi, pour qui ce problème ne se pose plus, compte donc bien s'appuyer dans son plan de travail sur la stratégie industrielle élaborée par l'équipe de Temmar. M. Benmeradi annoncera par ailleurs que le département ministériel qu'il dirige et le ministère des Finances planchent sur un assouplissement des procédures pour l'obtention d'une concession du foncier économique appartenant à l'Etat. L'objectif est d'échelonner le payement de la redevance pour bénéficier de la concession. Ainsi, l'investisseur attributaire pourrait verser la somme exigée sur plusieurs années au lieu de s'en acquitter en une seule fois. Le ministre a reconnu que le dossier du foncier industriel est très délicat « en raison de l'existence d'un dispositif juridique mis en position d'instabilité chronique et, d'autre part, de la persistance de comportements rentiers observés sur le terrain ». Evoquant le régime de la concession qui a été consacrée par l'ordonnance 08.04 comme unique mode d'accès au foncier relevant du domaine privé de l'Etat, M. Benmeradi a estimé que cette approche a permis « de distinguer les véritables promoteurs désireux s'engager dans des projets d'investissements, contribuant ainsi à la croissance du pays de ceux pour qui le foncier est un gisement de rente spéculative, sans contrepartie pour l'économie nationale ». Un avis que ne partage nullement Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Selon lui, l'attribution des terrains à travers les enchères publiques est davantage profitable aux riches spéculateurs qu'aux véritables investisseurs porteurs de projets sérieux. Mme Mokraoui, directrice générale de l'Agence nationale de l'intermédiation et de la régulation foncière (Aniref), a révélé que sur les 115 ha proposés par cet organisme, 81 ha ont été concédés, soit un taux de réalisation de 70%. « En termes d'impact, cette offre foncière a représenté un engagement d'investissements de 10 797 millions de dinars et une prévision de 4809 emplois directs », a-t-elle ajouté.