Lors de sa récente visite à Miliana, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud, a mis en exergue l'importance de la «réhabilitation de cette ville afin qu'elle puisse promouvoir la culture et les traditions algériennes». «Il est absolument nécessaire que la ville de Miliana soit réhabilitée afin qu'elle recouvre son lustre d'antan et sa place en tant que porte-drapeau de la science, de la culture et des traditions algériennes», a appelé le ministre qui visitait Miliana dans le cadre d'une sortie de travail et d'inspection dans la wilaya de Aïn Defla. Tout en relevant qu'il ne faut pas se limiter seulement à l'évocation du passé de Miliana, il a souligné que la réhabilitation du tourisme dans cette ville passe inévitablement par la valorisation de toutes les potentialités culturelles, intellectuelles, naturelles et humaines dont elle dispose. «Certains édifices, dotés d'une valeur patrimoniale historique et architectural tels que la Casbah de Miliana sont livrés à l'usure du temps, sans protection réelle, d'où la nécessité de les restaurer et de les réhabiliter», a-t-il insisté. Il a, dans ce contexte, précisé que dans le cadre du travail de coordination entrepris par les départements de la culture et du tourisme, la réhabilitation de la Casbah de Miliana doit constituer «une priorité» au regard des répercussions de cette opération sur le rayonnement de la ville. «En vérité, Miliana constitue un symbole pour l'Algérie entière, car elle représente divers pans de l'histoire de l'Algérie se rapportant à diverses phases, qu'il s'agisse de la période berbère, islamique ou celle inhérent à la gouvernance de l'Emir Abdelkader», a-t-il précisé. Il a, en outre, observé que le musée de la ville regorge de vestiges immortalisant nombre de facettes de l'histoire de l'Algérie, affirmant que le retour au passé pour en tirer des enseignements utiles «permet de se lancer résolument vers l'avenir». Mettant à profit sa présence à Miliana, le ministre s'est rendu au mausolée de Sid Ahmed Benyoucef ainsi qu'à un hôtel géré par un privé, rappelant que le tourisme est un secteur «créateur de richesses et de revenus». Pour l'histoire, la ville chère à Sid Ahmed Benyoucef fut longtemps une capitale-refuge des rois Numides. Elle a connu son apogée pendant «la conquête» arabo-musulmane, où Miliana était, durant cette période, un fief de culture et abritant un grand nombre d'érudits dans différentes disciplines. Voulant occuper Miliana après la prise d'Alger en 1830, les occupants français se heurtaient à la résistance de la population qui faisait allégeance à l'émir Abdelkader. Ce dernier installa à Miliana un califat en 1835 et sa demeure, un édifice de style mauresque et situé en plein centre-ville, a été restauré et aménagé en musée.