La communauté algérienne établie à l'étranger est estimée à près de quatre millions d'individus. Cette information a été révélée jeudi par Halim Benatallah, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale établie à l'étranger. Ce chiffre vient en contradiction avec celui annoncé récemment par l'ex-ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès, en charge à l'époque de ce dossier et qui l'avait estimé pour sa part à sept millions. L'écart est de taille ! Jeudi, à l'issue de la réunion du comité de facilitation d'accueil de la communauté nationale à l'étranger, M. Benatallah a animé une conférence de presse pour expliquer les enjeux et l'objectif d'un tel comité. Celui-ci, qui regroupe des représentants de tous les départements concernés par la communauté nationale établie à l'étranger, notamment le tourisme, la DGSN, les douanes, les entreprises portuaires... se transforme aujourd'hui en une cellule de suivi et d'écoute. « Nous avons tenu notre première réunion pour procéder à un échange de vues ainsi qu'à la présentation et l'évaluation de l'expérience des années précédentes », a indiqué M. Benatallah, en précisant que la nouveauté aujourd'hui est que cette cellule est chargée d'être « au quotidien » à l'écoute des problèmes de la communauté nationale en vue de leur règlement. « Auparavant, le comité avait une durée d'intervention limitée dans le temps. Le statut de ce comité a changé et la cellule est chargée de suivre étape par étape et au fil des jours l'arrivée au pays de nos ressortissants vivant à l'étranger », a noté le conférencier. A une question sur la nature des écueils que rencontrent les Algériens qui veulent rentrer au pays, M. Benatallah parle de problèmes récurrents, de situations imprévues... A cet effet, une série de mesures « pratiques et efficaces » sont prises pour un accueil de la communauté algérienne dans les meilleures conditions lors de la saison estivale. Pour cela, un programme spécial et urgent sera mis en place dans les prochains jours. « A leur retour au pays, nos ressortissants se plaignent de la lenteur des formalités, les délais interminables d'attente, nous allons donc accélérer ces procédures. » Un terminal spécial pour les voyageurs par bateau « Et pour atteindre ce but, nous allons renforcer les équipes de police et de douaniers existantes au niveau des différents aéroports et ports », a expliqué M. Benatallah, qui observe qu'une feuille de route sera élaborée dans ce sens et transmise à toutes les parties concernées. « Des grèves cycliques sont déclenchées par les aiguilleurs au niveau de certains aéroports, les retards qu'accusent les bateaux, dont ceux qui sont en rade, pénalisent nos voyageurs. Ces situations d'exception et d'urgence assez courantes perturbent nos voyageurs et nous obligent à réagir pour leur prise en charge », a estimé l'orateur, qui annonce que l'Algérie prévoit la mise en place d'un dispositif particulier, notamment l'installation d'un terminal pour accueillir les citoyens voyageant par bateau. « Cette solution vise à désengorger le port lorsque le bateau est en rade. Nous demandons également aux entreprises de voyages de ne pas faire de retard afin d'éviter les encombrements et les longues attentes », note M. Benatallah. Par ailleurs, il a été décidé la remise en service du numéro vert pour faciliter la communication directe entre les ressortissants algériens à l'étranger et le secrétariat d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger. « L'objectif de ce numéro vert n'est pas d'écouter uniquement les problèmes strictement consulaires, mais de régler les problèmes qui surgissent lors de leur voyage. Il y a des problèmes qui doivent être réglés au niveau des consulats tels que l'expiration des passeports, la prise en charge des enfants. Le numéro vert peut seulement orienter ces gens », a-t-il rappelé.