« J'ignorais comment, mais je savais que j'y arriverai. Gravir les 8848 m qui font de l'Everest le toit du monde, un sommet réservé aux alpinistes expérimentés. Moi, d'expérience, je n'en avais pas. Aucune... J'avais bien gravi les murs d'escalade au pied de ma cité, à l'Ile-Saint-Denis, mais à part ça... » Paris De notre bureau Nadir Dendoune, journaliste à France 3, natif de la Seine-Saint-Denis, de parents algériens, résume ainsi dans Un tocard sur le toit du monde (éditions J.C Lattès), son ascension de l'Everest après s'être introduit dans un groupe de professionnels aguerris en « pipeautant » son CV. Un récit, tout d'humour et d'humanité. L'ascension de l'Everest est un défi que le jeune homme s'est fixé après avoir connu la galère des cités de banlieue, réalisé un tour du monde à vélo, été bouclier en Irak, devenu journaliste dans une grande chaîne de télévision publique française, au risque de sa vie. Pour ses parents, pour le département où il a grandi et tellement décrié, la Seine-St-Denis, pour le pays de ses parents. Quand il a enfin franchi les derniers mètres du toit du monde, il a planté le drapeau algérien et un carton sur lequel il avait inscrit le fameux 93 (numéro du département de la Seine-St-Denis). Au retour de cette expédition réalisée en 2008, Nadir Dendoune nous confiait alors (El Watan du 22 septembre 2008) : « Je voulais monter sur le toit du monde pour être en paix, pour voir clair avec mes identités. Pour la première fois, au sommet de l'Everest, j'ai dit que j'étais Algérien, né en France. Je suis autant Français qu'Algérien. J'étais fier de brandir mon algérianité là où elle a peu de chances d'être manifestée. Je l'ai fait pour rendre hommage au pays de mes parents, c'était une façon de me rapprocher de ce pays que je ne connais pas. » Nadir Dendoune voulait aussi montrer que « les Français issus de l'immigration sont partout à leur place ». Nadir Dendoune a déjà écrit Journal de guerre d'un pacifiste, aux éditions CFD, 2005 et Lettre ouverte à un fils d'immigré (Nicolas Sarkozy, ndlr) éditions Danger public, 2007.