Nombreux étaient les étudiants qui ont visité le Salon international du livre d'Alger, clôturé samedi dernier. Les allées et les différents stands du salon grouillaient de monde : des étudiants, des enseignants, des lycéens et d'autres amateurs de lecture. Cependant, les étudiants rencontrés dans les couloirs du salon nous ont affirmé que l'événement n'a pas été à la hauteur de leurs attentes. Kenza, une étudiante au département d'anglais de l'université d'Alger 2, dit avoir été agréablement surprise par la diversité des ouvrages exposés, mais les prix, trop chers selon elle, ont limité les achats aux seuls livres les plus nécessaires. «J'ai acheté un manuel pour améliorer mon orthographe et mon vocabulaire en anglais et un ouvrage de Jane Austen. Les prix sont vraiment choquants. J'aurais aimé en prendre plus, surtout les manuels de grammaire et de spécialité. Dommage qu'ils sont trop chers», a affirmé Kenza. Cette nouvelle édition du Sila a vu la participation de plus de 1000 exposants et 24 pays étrangers. Cependant, il n'était pas évident de trouver tout ce qu'on cherche. Amina, étudiante en 1er année master français, en science du langage à l'université d'Alger 2, nous dit : «Il est vrai que le salon est immense, qu'il y a des livres à foison, traitant diverses branches scientifiques et littéraires. Mais je suis venue avec une liste de livres dans le domaine de ma spécialité, sans pouvoir en trouver un seul.» L'étudiante explique que ses enseignants lui ont conseillé de chercher certains livres qui lui sont indispensables pour la préparation de son avant-projet de mémoire, mais en l'absence de ces titres au salon, elle n'a d'autre choix que de recourir à la version pdf sur internet. La plupart des étudiants spécialisés dans le domaine des langues étrangères ont soutenu le fait que le salon «laissait vraiment à désirer». «Malgré les promesses que les organisateurs font chaque année pour améliorer les éditions futures, je dois dire que je suis un peu déçue cette année encore», dit une autre étudiante de l'université d'Alger 2, spécialisée dans le domaine de sociologie urbaine. Un des stands à avoir suscité l'intérêt des étudiants est celui de l'Office des publications universitaires (OPU). Cette maison d'édition a proposé des ouvrages d'auteurs algériens et autres étrangers réédités. Ali, un étudiant en pharmacie, s'est dit très satisfait de ses achats chez l'OPU. «Chaque année, l'OPU nous propose des nouveautés. Je dois dire que je suis très satisfait du travail que fait cet organe dédié aux universitaires. J'ai acheté des livres de spécialité à des prix vraiment raisonnables, alors que dans d'autres maisons d'édition, on les trouve beaucoup plus chers», explique Ali. Contrairement à lui, Sarah, étudiante en 2e année biologie à l'USTHB, dit que vu le grand nombre de livres disponibles au salon dans le domaine de la biologie et bien d'autres spécialités, les étudiants s'attendaient à trouver des prix plus ou moins abordables, mais il n'en a rien été. «Je dois dire que le salon de cette année est plus riche que celui de l'année précédente, surtout en ouvrages ayant un rapport avec ma discipline, mais comme toujours, on se contente de faire le tour des stands, sans pouvoir acheter ce qu'il me faut», affirme Ali. Selon le représentant de l'OPU au Sila, Kharrouba Ahmed, le nombre de visiteurs a diminué par rapport à l'année précédente. «Nous avons exposé dans le salon de cette année 1300 titres, dont 80 titres sont réédités, plus de 80 autres sont des nouveaux titres et la majorité traite du domaine scientifique, plus spécialement médical et biologique. Nous avons des livres pour les 1re et 2e années licence, notamment en biologie cellulaire.» Et d'ajouter : «L'OPU a plus de 6000 nouveaux ouvrages, mais malheureusement, nous ne pouvons pas tout exposer en raison de l'exiguïté du stand.» Selon lui, l'OPU ne peut pas répondre à tous les besoins des étudiants à la recherche de publications spécifiques, car l'Office a un programme à suivre pour chaque année. «Nous ne pouvons pas éditer des ouvrages dans toutes les disciplines universitaires, mais nous faisons notre possible afin de varier les publications, mais ce n'est jamais assez.» Pour cela, le responsable a tenu à lancer un appel aux enseignants désirant éditer des ouvrages de se rapprocher de l'OPU. Le même responsable nous a fait part des difficultés que l'OPU trouve à éditer des ouvrages dans les sciences du langage et les langues étrangères en général. Quant aux prix proposés, M. Kharrouba a assuré que l'OPU élabore des études avant la commercialisation de ses livres, affirmant que les prix oscillent généralement entre 500 DA et 800 DA.