Ils ne flânaient pas entre les stands. Avec leur maigre bourse, ils sont venus au SILA en clients. Leur destination : les maisons d'édition ou de distribution spécialisées dans les ouvrages scientifiques, techniques ou littéraires adaptés à leur cursus universitaire. En groupe, les étudiants envahissent, dès qu'ils le trouvent, l'espace recherché. «En réalité, on ne voulait pas venir au Salon. Mais, des camarades nous ont montré des livres très intéressants dans notre spécialité. En plus, les prix sont vraiment abordables», témoigne un étudiant à l'USTHB. Au-delà de la formidable machine de communication autour du SILA, le bouche-à-oreille reste la technique la plus efficace dans le milieu estudiantin. Pour cette population universitaire, le stand de l'Office des publications universitaires (OPU) est un passage quasi obligatoire. D'ailleurs, en ce dimanche 1er novembre, quatrième jour du Salon, le lieu est pris d'assaut. Aux deux entrées, les agents de sécurité de l'Office régule l'accès. Il y a presque plus de monde à l'extérieur du stand, à attendre, qu'à l'intérieur où les étudiants jouent des coudes. «Ce sont surtout les étudiants en premier cycle. Ceux des troncs communs sont les plus nombreux. Ils viennent en quête de livres et manuels rédigés par des enseignants et professeurs d'université», explique un responsable du stand, notant que pour ces étudiants, il est parfois compliqué de trouver les supports indispensables. «Pourtant, assure-t-il, l'OPU repose sur un important réseau de distribution. On est présent dans presque toutes les wilayas et souvent près des établissements universitaires.» De toutes spécialités et de tous âges, les étudiants pullulent dans le stand. «Ce livre est trop cher», déplore un étudiant en désignant un ouvrage consacré à l'électromécanique. Pourtant, ce produit est proposé à 750 DA dans un Salon où les prix des livres se déclinent en milliers de dinars. «Oui, mais j'ai plus dix modules. Si j'achète uniquement un livre par module, je devrais débourser près de 10 000 DA», peste-t-il. Face à ces arguments sonnants et trébuchants, il devient très compliqué de faire de l'édition universitaire. Il faut noter que l'OPU, qui est un établissement étatique spécialisé dans l'édition des publications universitaires, distribue — c'est l'une de ses vocations — ses ouvrages aux bibliothèques universitaires. «A la bibliothèque, on ne trouve pas ce qu'on veut. Le rayonnage est mal fait, la répartition des ouvrages complexe et souvent les agents de la bibliothèque ne sont pas très collaboratifs. Donc je préfère acheter avec mes propres moyens que de demander un livre. La bibliothèque, pour moi, est juste un espace de lecture où je consulte mes documents et où je prépare mes examens», dénonce une jeune étudiante de l'école de journalisme d'Alger, à la recherche d'un livre sur la sémiologie. «Vous avez sur le côté gauche les publications pour les sciences humaines. Il y a des ouvrages sur la sémiologie et la sémiologie de l'image. Ne vous inquiétez pas, on a tout ce qu'il vous faut ici», assure le préposé au stand. L'OPU a pour principale mission l'édition et l'impression des publications, ouvrages, revues et documents et tout autre support pédagogique et didactique au profit des institutions universitaires. Les auteurs publiés par l'Office sont les enseignants d'université et de centres universitaires, d'écoles et instituts, de laboratoires et centres de recherche. En plus de tenter de répondre aux besoins des étudiants en matière d'ouvrages, le cheval de bataille de l'OPU est de minimiser au maximum les tarifs pour qu'ils soient accessibles aux petites bourses des étudiants. Cette année, l'OPU a édité une centaine de titres dont 80 nouveaux. La répartition par spécialité indique une légère domination du droit avec 17%, des sciences médicales (15%) et des sciences exactes (14%).