Le procureur de la République près le tribunal de Constantine a auditionné, hier, 29 personnes figurant parmi les familles protestataires expulsées de l'avenue de Roumanie et ayant été interpellées, jeudi dernier, pour troubles à l'ordre public et rassemblement non autorisé. Les mis en cause comparaîtront le 4 octobre prochain en citation directe devant la justice. Selon des sources judiciaires, sur ces 29 frondeurs, l'on cite 22 femmes, dont el hadja Tounès Ouchen, 79 ans, un mineur de 17 ans figure également parmi les 7 hommes auditionnés. Ces mêmes sources nous apprennent que « la plupart de ces femmes ont été arbitrairement arrêtées dans la foule et leur tort était de s'être rendues sur les lieux pour s'enquérir de l'état de santé de leurs garçons en grève de la faim ». Il faut également mentionner que ces familles, qui ont été chassées de leurs habitations le 8 avril dernier, ont pacifiquement entamé un mouvement de protestation le 5 juin, et que celui-ci a été violemment réprimé. Ces personnes ne réclament que ce qu'elles estiment être un droit : savoir où en sont leurs recours déposés après l'opération de relogement des 690 familles à la nouvelle ville Ali Mendjeli et bénéficier d'un logement social du moment qu'« elles possèdent des actes de propriété », affirment-elles. Du point de vue juridique, nous expliquera une avocate, « le silence de l'administration à l'égard des doléances des protestataires équivaut à un refus de répondre à ces revendications ». Cependant, les familles des concernés avertissent : « Les autorités locales, qui cherchent à nous intimider par cette volonté de punir nos proches, ne nous feront pas taire. »