Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a estimé hier que le format de la commission approuvée par Israël pour enquêter sur le raid israélien contre la flottille pour Ghaza ne « correspond pas » à celui proposé par le Conseil de sécurité de l'ONU. « Nous sommes tout à fait d'accord avec la commission d'enquête telle qu'elle a été mentionnée dans la déclaration finale publiée par le Conseil de sécurité à l'issue de sa réunion » du 1er juin, a déclaré M. Abbas à l'issue d'un déjeuner de travail à l'Elysée avec le président Nicolas Sarkozy. « La proposition qui est faite aujourd'hui (par Israël, ndlr) pour la commission d'enquête ne correspond pas à la demande qu'a faite le Conseil de sécurité », a-t-il poursuivi devant la presse. Le gouvernement israélien a approuvé hier à l'unanimité la création d'une « commission publique indépendante », avec la participation de deux observateurs étrangers, pour enquêter sur le raid israélien contre une flottille pour Ghaza, qui s'est soldé par la mort de neuf personnes le 31 mai. Cette commission sera chargée d'examiner la conformité de l'arraisonnement israélien et du blocus maritime imposé depuis quatre ans à la bande de Ghaza, avec le droit international, a indiqué le Premier ministre israélien. Réuni le 1er juin, le Conseil de sécurité des Nations unies s'était prononcé pour « une enquête impartiale, crédible et transparente, conforme aux critères internationaux ». Nicolas Sarkozy s'était lui aussi déclaré favorable à une enquête « crédible et impartiale » sur l'intervention israélienne. A l'issue de son entretien avec le président français, Mahmoud Abbas a une nouvelle fois plaidé pour la levée du blocus imposé à Ghaza. « Israël doit lever le blocus imposé au peuple palestinien, c'est là notre demande principale et permanente et tous les pays avec lesquels nous en avons parlé sont d'accord », a-t-il répété. Le chef de l'Autorité palestinienne a enfin indiqué avoir évoqué avec Nicolas Sarkozy les « initiatives » américano-européennes annoncées pour l'automne par le chef de l'Etat français afin de relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, actuellement au point mort. « Il faut absolument que quelque chose se passe d'ici l'automne, il faut qu'il y ait des développements dans les négociations, sinon il va falloir que nous fassions une pause pour voir où nous en sommes », a indiqué M. Abbas.