Du statu quo à l'éclatement du pays, en passant par une décentralisation accrue vers les régions, voici les principaux scénarios possibles pour la Belgique après la victoire des indépendantistes en Flandre qui change la donne. Le statut quo : La tension retombe après les élections. Partis flamands et francophones acceptent de remettre à plus tard la réforme des institutions du pays pour ne pas aggraver les difficultés, alors que le pays doit assurer la présidence tournante de l'UE pendant six mois à partir de juillet, et que la zone euro estdans une mauvaise passe. Un gouvernement de coalition entre les deux grandes communautés linguistiques du pays, néerlandophones et francophones, est rapidement mis sur pied. C'est le scénario considéré comme le plus improbable. L'électorat flamand a clairement fait le choix d'une autonomie nettement accrue en donnant la victoire au parti indépendantiste NVA. Il exige un changement rapide. L'éclatement : Sous la pression d'un électorat flamand radicalisé, des négociations s'engagent entre partis néerlandophones et francophones pour réformer le fonctionnement de l'Etat en transférant massivement de nouvelles compétences aux régions. Les Flamands, qui veulent une autonomie accrue pour la Flandre, adoptent une position maximaliste en exigeant l'autonomie fiscale régionale, en demandant la scission de la Sécurité sociale nationale, du système de retraite et de l'assurance chômage. Les francophones refusent. Pour eux, la rupture de ces mécanismes de solidarité videra totalement de sa substance l'Etat fédéral. Les Flamands claquent la porte et proclament leur indépendance. Ce scénario n'est pas jugé probable à court terme par les politologues, notamment en raison de la question de Bruxelles, ville enclavée en Flandre, mais très majoritairement francophone. Qu'en ferait-on en cas de séparation ? Décentralisation accrue : C'est le scénario de compromis qui semble le plus plausible dans l'immédiat. Les francophones, sous la pression de la victoire des indépendantistes, acceptent des transferts accrus de compétence de l'Etat fédéral vers les régions, tout en maintenant un minimum en commun. Le pays progresse lentement vers un modèle confédéral, où chaque région s'autonomise en ne partageant plus que quelques fonctions régaliennes au niveau fédéral. En échange de compensations, la frontière linguistique entre francophones et néerlandophones est plus clairement délimitée, via la remise en cause de la plupart des droits spéciaux accordés aux francophones vivant dans la périphérie flamande de Bruxelles.