Les Moulins des Ziban, filiale du groupe Eriad, seront privatisés d'ici fin 2005, c'est ce qu'a déclaré en substance A. Benmoussa, PDG du groupe lors une réunion organisée hier au siège de la minoterie d'El Kantara. Il a cependant tenu à rappeler devant les salariés et cadres de cette unité que « la privatisation ne se fera pas sur le dos des ouvriers », comme l'a précisé le chef de l'Etat devant les cadres de l'UGTA le 24 février dernier. Fleuron du groupe Eriad (qui compte 6 complexes de production et 3 sociétés de service), les Moulins du Ziban, un complexe minotier réalisé par un consortium espagnol au début des années 1980, ont été érigés sur un site de 69 000 m2, à la sortie sud de la ville d'El Kantara. Cette entreprise produisait jusqu'à 12 000 t de farine boulangère et de semoule de qualité, emploie 120 salariés à plein temps et distribuait, il y a encore quelques années, à tous ses ouvriers des bénéfices allant jusqu'à 6 millions de centimes par an et par personne. « Nous subissons et continuons à subir de plein fouet la concurrence déloyale des minotiers privés et, faute de débouchés, nos stocks de farine et de semoule continuent de s'amonceler dans nos aires de stockage, alors que l'activité tournait presque au ralenti, le cœur n'étant plus à l'ouvrage », disent les ouvriers. Les défilés incessants à l'usine des représentants des soi-disant repreneurs et de celui des envoyés du groupe qui n'avaient pas su sensibiliser le personnel de l'entreprise à ce qui l'attend n'étaient pas de nature à rasséréner les esprits, mais accréditaient plutôt les folles rumeurs concernant la cession du complexe minotier d'El Kantara à un investisseur privé de la région. Tour à tour, MM. Benmoussa et Fodil, respectivement PDG d'Eriad et directeur de plusieurs filiales du groupe, ont répondu sans détour aux questions les plus délicates posées par les salariés. Il ressort de ce débat très vif et passionné que la plupart des ouvriers ne veulent en aucun cas travailler sous la férule d'un patron privé ni faire partie des repreneurs potentiels de l'unité, mais optent plutôt pour les départs volontaires et comptent sur la direction du groupe comme sur celle de l'unité pour que cela se fasse de la façon la plus avantageuse pour chaque salarié.