Les laiteries sont approvisionnées régulièrement en poudre de lait, a indiqué, hier, une source au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. « Il n'y a pas de pénurie de lait », assure cette même source, qui dément ainsi les affirmations de certains transformateurs. S'agissant de la convention contestée par ces derniers, notre interlocuteur souligne, d'emblée, que celle-ci n'a pas encore été adoptée. Il confirme, toutefois, que dans le cadre de la réorganisation de la filière lait, il a été décidé de délimiter le périmètre de distribution des laiteries. « Il y a des laiteries de Tizi Ouzou qui vendent leurs produits à Oran. Ce n'est pas normal », note-t-on du côté du ministère. « La convention a été signée avec près de 129 laiteries. Or, seules 5 d'entre elles ont protesté contre sa mise en œuvre », précise-t-on encore. Pour rappel, les importations de poudre de lait ont atteint 121 000 tonnes en 2009, en baisse par rapport à 2008, où elles avaient été de 145 000 tonnes. Selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis), la facture du lait et des produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars en 2008, soit une baisse de 32,9%. Cette tendance baissière se poursuit en 2010. En janvier, le montant des importations de ces produits a atteint 52 millions de dollars, contre 100 millions de dollars durant la même période de l'année dernière, enregistrant ainsi une baisse de 48%. Cette baisse des importations s'accompagne d'un engouement pour l'élevage bovin. Plus de 14 000 génisses ont été importées par les éleveurs en 2009 contre seulement 1200 en 2008. Les différents maillons de la filière, à savoir les éleveurs, les collecteurs et les industriels ont été encouragés par le système des primes. Ces professionnels perçoivent respectivement 12 DA/litre à la production, 5 DA/litre à la collecte et 4 DA/litre à l'intégration. La production du lait cru est passée de 2,23 milliards de litres en 2008 à 2,45 milliards de litres en 2009. Les besoins du marché sont estimés à 1,5 milliard de litres pour le lait en sachet qui reste le plus prisé par les couches populaires pour son prix subventionné. Selon le ministère de l'Agriculture, le chiffre d'affaires de la filière a atteint 160 milliards de dinars en 2009 et a permis la création de quelque 100 000 emplois permanents. Selon la même source, la filière compte 13 000 éleveurs, 129 laiteries et 650 collecteurs.