Le problème des ordures au niveau de la wilaya de Tipasa a pris une proportion alarmante. L'exode des populations vers la bande littorale, d'une part, et l'inculture des citoyens en matière d'éducation environnementale, l'insouciance et le manque de réflexion chez les gestionnaires communaux dans le chapitre relatif à la préservation de l'environnement, d'autre part, sont autant de points noirs qui ont permis à la pollution de « se développer » dans une wilaya dont l'une des principales vocations est le tourisme. Le territoire de la wilaya de Tipasa est pourtant très bien gâté par la nature. Les paysages paradisiaques se succèdent. Hélas, les ordures ont investi ces décors naturels. C'est dans le souci d'éradiquer le problème que les responsables de la wilaya de Tipasa s'attellent depuis 2005 à atténuer cette catastrophe avant de l'éradiquer complètement. Hadj Gabi Youcef, directeur de l'hydraulique de la wilaya, s'est engagé à mettre en place des réseaux d'assainissement et à construire des stations de traitement des eaux usées (STEP) pour protéger l'environnement et le littoral, y compris les plages des eaux polluées. Le directeur de l'environnement de la wilaya, de son côté, s'est engagé à réaliser des centres d'enfouissement technique (CET) pour collecter et trier les ordures récupérées à partir des villes et villages, afin de pouvoir les réutiliser. 680 millions de dinars ont été investis pour la construction de 3 CET (Tipasa, Gouraya, Cherchell). 550 millions de dinars ont été alloués par l'Etat pour la construction et l'équipement des CET de Sidi Ghilès et de Attatba. Et quelque 900 millions de dinars seront consacrés à la réalisation des CET de Hadjout, Damous et Sidi Amar avant 2014. La wilaya de Tipasa compte éradiquer les décharges publiques de Douaouda, Hadjout, Khemisti, Attatba et Sidi Amar, qui représentent 40% des décharges à travers son territoire, après avoir éliminé celles de Tipasa et de Cabrera (Cherchell), qui réceptionnent, à elles seules, pas moins de 60% des ordures produites par toute la wilaya. Néanmoins, sur les 16 décharges sauvages existantes, 2 ont pu être éradiquées. Le CET d'Attatba est appelé à réceptionner les ordures de 9 communes au qui relèvent des daïras de Fouka, Koléa et Bou Ismaïl. Les ordures domestiques des communes de Koléa, Douaouda et Fouka doivent passer par le centre de transfert (transit, ndlr) de Douaouda, avant d'être acheminées vers le CET d'Attatba. L'étude de ce centre de transfert est en cours et sa réalisation est programmée pour 2011. Selon le directeur de l'environnement de la wilaya, une enveloppe financière vient d'être dégagée pour l'acquisition des moyens matériels roulants en vue d'acheminer les tonnes d'ordures de ce centre de transfert de Douaouda vers le CET de Attatba. Sur un autre chapitre relatif à la création des CET classe 3, qui sont destinés à traiter les déchets inertes, notamment les gravats et les matériaux de construction, la wilaya de Tipasa vient de porter son choix sur une carrière en fin d'exploitation à Ahmeur El Aïn pour la partie est de son territoire, il reste à trouver un site au centre et le 3e pour la zone ouest de la wilaya. La difficulté dans le traitement des déchets nocifs, spéciaux et dangereux se pose avec acuité pour la direction de l'environnement. Les incinérateurs des hôpitaux sont trop usés. L'acquisition de nouveaux incinérateurs est impérative pour la wilaya de Tipasa. En plus des hôpitaux, les produits nocifs des unités pharmaceutiques sont stockés depuis des années. Le danger est permanent. L'investissement réalisé par l'Etat dans le domaine de la construction des CET s'avère insuffisant, si la culture environnementale désintéresse toujours les citoyens. Les localités de la wilaya de Tipasa, dans lesquelles prolifèrent les amas d'ordures ménagères, se ruralisent. Les espaces verts et le littoral sont continuellement agressés par les êtres humains. En raison de l'absence d'un mouvement associatif local actif et efficace, le problème relatif à la protection de l'environnement en milieu urbain et rural reste malheureusement posé, dans ce bout du bassin méditerranéen, considéré, autrefois, comme un paradis terrestre, fréquenté et visité par des dizaines de milliers de touristes.