Le problème inhérent à la prolifération des décharges publiques sauvages ne cesse de prendre de l'ampleur dans la wilaya de Tipaza. La conjugaison de la passivité des citoyens avec l'insouciance et le laxisme des gestionnaires des communes ,a favorisé le développement de la pollution au niveau des villes et des terres agricoles dans la wilaya de Tipaza. Pourtant, l'activité du tourisme demeure liée à la propreté de l'environnement. Afin d'éviter d'énumérer toute une série d'exemples, nous citerons le cas des EAC (exploitations agricoles collectives) n°4, 14 et 15. En effet, l'entreprise mère et les entreprises sous-traitantes chargées des travaux de la construction de la centrale électrique de Hadjret Ennous louent des tracteurs pour « se débarrasser » des ordures dans leurs sites. Malheureusement, les usufruitiers de l'EAC n°4 de Hadjret Ennous sont passifs devant les amas d'ordures déversés par ces tracteurs pollueurs sur leurs terres agricoles fertiles. Ce qui choque beaucoup plus, c'est incontestablement le débordement de la décharge publique de Cabréra, qui longe la route nationale n°11 et qui se trouve sur le littoral. La clôture pour cette décharge construite en 2005, ne sert plus à rien. Les camions des APC et de certaines institutions n'ont pas trouvé mieux que de décharger leurs ordures à quelques centimètres de la RN11. L'inconscience des usufruitiers des EAC n°14 et n°15 a encouragé les conducteurs des camions et de tracteurs à jeter les ordures au bord de la RN11, sans que personne n'ose lever le petit doigt pour faire cesser cette agression écologique. La vue des paysages naturels dans cette situation est choquante. Le degré de déliquescence à l'échelle des communes de la wilaya de Tipaza vient d'atteindre un nouveau palier en matière de pollution. La culture environnementale concerne tout le monde. Des paysages paradisiaques dans la wilaya de Tipaza croulent et disparaissent graduellement sous le poids des ordures, des gravats et des habitations précaires illicites. A Hadjout, une ferme agricole livrée à elle-même aurait pu se transformer en une gigantesque décharge publique si les agriculteurs ne s'étaient pas manifestés. La décharge publique contrôlée de la commune de Douaouda, qui surplombe la ZET Colonel Abbès, est immense et dégage des odeurs insupportables, notamment durant la saison estivale. La transformation des EAC en décharges publiques illégales est devenue un phénomène inquiétant, mettant ainsi en péril l'avenir du secteur du tourisme, et de surcroît de l'agriculture dans toute la wilaya de Tipaza. C'est la loi du silence qui règne. L'impuissance de certaines personnes est vite étouffée par l'arrogance et l'inconscience des gestionnaires des affaires publiques communales dans la wilaya. L'insalubrité qui s'est propagée dans les tissus urbains vient de s'étendre pour contaminer les terres agricoles productives. La pollution de l'environnement ne semble pas déranger actuellement les communes de la wilaya de Tipaza. Le programme « Blanche Algérie » n'a pas eu les résultats escomptés, bien que des fonds aient été dégagés par l'Etat à ce sujet pour la wilaya de Tipaza.