Mittal Lakshmi, le patron du géant indien de l'acier, ArcelorMittal, aurait contacté le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour lui demander d'intercéder afin d'écarter le spectre de la grève du complexe sidérurgique d'El Hadjar. La grève prévue, demain dans le complexe, est, pour rappel, déclarée illimitée par le syndicat malgré les menaces de la direction qui juge le mouvement de protestation illégal. Selon nos sources, le patron indien a signifié à M. Ouyahia que cette grève est une de trop et menace quasiment la stabilité de l'usine. La dernière en date avait coûté à l'usine 45 milliards de centimes soit 6 millions de dollars, aurait encore argumenté le partenaire étranger, ajoutent encore nos sources. L'information qui a circulé, hier, même si elle n'est pas vérifiée et parait même invraisemblable pour certains observateurs, démontre au moins que les inquiétudes sont grandissantes sur l'avenir au complexe sidérurgique si bien qu'elles autorisent toutes les supputations. La direction de l'usine semble ainsi confronté au risque de encore une fois les installations de l'unité subir les effets d'arrêts prolongés. Ce qui, ne cesse-t-elle pas de défendre, risque d'aggraver les difficultés. En somme, le partenaire étranger se plaint d'un partenaire social qu'il trouve particulièrement agité et peu conscient des risques que ses protestations cycliques font peser sur l'outil de production. Ce n'est bien ententdu pas l'avis du syndicat dont le représentant a déclaré hier, lors d'un point de presse tenu à l'usine, que la grève générale et illimitée prévue à partir de demain au complexe est maintenue. Sur ce point, la direction générale de l'entreprise est également intervenue, hier, à travers un bulletin info à destination des travailleurs. L'employeur a fait savoir à ces derniers que « demain, vous (les travailleurs) serez peut-être appelés à vous mettre en grève, il est de notre devoir et de notre responsabilité de vous rappeler que même si nous prenons toutes les dispositions vis-à-vis de nos installations, cette grève mettrait encore une fois notre haut fourneau (HF) en risque, sachant qu'il vient de redémarrer difficilement ». Mais le discours risque fort bien de ne pas dissuader les travailleurs regroupés jusqu'ici derrière leur syndicat. ArcelorMittal, avec des entreprises dans plus de 60 pays, est leader sur tous les principaux marchés mondiaux, y compris l'automobile, la construction, l'électroménager et l'emballage. Son dispositif industriel, réparti dans plus de 20 pays sur quatre continents, lui permet d'être présente sur tous les marchés-clés de l'acier, tant dans les économies émergentes que dans les économies développées. Le complexe de Annaba, si l'on reprend les dires de Messaoud Chettih, le dernier PDG du temps de Sider, est le moins important complexe d'un long chapelet d'usines implantées à travers 60 pays.