Les habitants des Deux-Bassins à Ben Aknoun, et ceux des fermes de Club des Pins ont refusé de rejoindre leurs nouveaux logements. L'opération de distribution de logements, qui a connu un coup d'arrêt, a été relancée hier. 607 familles occupant plusieurs sites de bidonvilles, aux Deux-Bassins à Ben Aknoun, à l'îlot des Abattoirs à Staouéli et au Club des Pins de Chéraga, ont été relogés hier. Des habitants ont contesté les opérations. Les habitants des chalets des Deux-Bassins sur la rocade sud de Ben Aknoun ont refusé de rejoindre leurs nouveaux logements. Des échauffourées ont marqué l'opération lancée tôt le matin sur ce site mitoyen du siège de l'APC. « Les occupants des chalets ne voulaient pas partir mais réclament, comme ils l'ont fait à travers plusieurs correspondances, des désistements pour construire sur la parcelle de terrain mitoyenne au siège de la commune. Les autorités veulent nous imposer un état de fait et accaparer cette parcelle qu'on occupe avec nos familles depuis plus de 20 ans. D'ailleurs, une action en justice est toujours en cours, mais la wilaya a décidé de passer outre », protestent des habitants. Les familles ont voulu organiser un sit-in devant le siège de la circonscription administrative. Peine perdue. Les policiers, intervenus en force, les en ont empêchés. Huit jeunes ont même été arrêtés avant d'être relâchés dans la journée. Les familles du site des Deux-Bassins se trouvaient à la Concorde, dans la commune de Bir Mourad Raïs, avant d'être transférés, dans les années 1980, dans ce site loti par ses occupants qui affirment détenir des décisions de désistement sur les terrains datant de 1995. Même mouvement de colère aux haouchs du Club des Pins, dans la commune de Chéraga. « Les habitants se trouvaient dans des habitations spacieuses et on veut les emmener dans des F2 exigus. C'est désolant de procéder de la sorte. Les services de la wilaya doivent s'occuper de notre cas et respecter la dignité des habitants », affirment nos interlocuteurs, décidés à porter le problème devant les hautes autorités de l'Etat. Les mouvements de protestation de Diar Echems et quelques mois plus tard à Zaâtcha à Sidi M'hamed, a décidé, faut-il le rappeler, les autorités à lancer des opérations de relogement annoncées par Mohamed Kebbir Addou, wali d'Alger, à l'occasion d'une session de l'APW. « La wilaya a relogé depuis le début de l'opération, en mars dernier, 3300 familles, et attribué 1600 logements aux communes d'Alger qui se chargeront de les distribuer. Au jour d'aujourd'hui, le programme a été concrétisé à près de 50%. Il reste à distribuer 7000 autres logements du programme de 12 000 logements », relève le directeur du logement, M. Smaïl. Le directeur rappellera que le wali d'Alger a arrêté un programme qui s'étalera jusqu'à la fin de l'année : il a concerné en premier lieu la cité Diar Echems, des chalets de Baraki, Aïn Bénian et Bordj El Bahri. Des sites de bidonvilles ne sont pas en reste : après Zaâtcha, la wilaya a « jeté son dévolu » sur les bidonvilles de Doudou Mokhtar de Ben Aknoun, avant d'engager les opérations d'hier dans la même commune, et plus loin à Staouéli et Chéraga. « Les opérations seront lancées, assure M. Smaïl, dès que les wilayas déléguées auront ficelé les dossiers, et cela pourrait intervenir dans les 15 ou 20 prochains jours, estime le directeur. Nous nous sommes occupés de 3 chalets. Au jour d'aujourd'hui, nous avons relogés quelque 1200 familles de ces sites, il en reste près de 4000. »