Les services de sécurité ont été mis en état d'alerte depuis jeudi dernier. Un attentat kamikaze devait avoir lieu jeudi ou vendredi en plein centre de la capitale. L'information avait été donnée par un « important » terroriste arrêté par les forces de l'ordre, la semaine écoulée, dans la région de Boumerdès, a-t-on appris de source sécuritaire. Une bonne partie du réseau de soutien a été démantelée, mais quelques éléments ont pu échapper au coup de filet. Ce qui a fait craindre le pire durant ce week-end. Tous les accès à la capitale, notamment est, ont été filtrés par de nombreux barrages où les véhicules sonnt fouillés et l'identité des conducteurs vérifiée. En fait, les informations fournies n'ont pas été très précises. Les terroristes eux-mêmes n'avaient pas les détails de l'attentat suicide, comme le lieu ou le moment exact du passage à l'acte. Le projet d'attentat était en pleine organisation pour être commis entre jeudi et vendredi, dans un site dont seul le chef et le candidat kamikaze avaient la localisation. « Il fallait donc réagir rapidement et boucler toutes les issues de la capitale en vérifiant l'ensemble de ses points d'accès surtout est d'où devaient arriver les auteurs du projet d'attentat », explique notre interlocuteur, précisant que le dispositif sera maintenu jusqu'à ce que les éléments encore en fuite soient arrêtés. D'autant, a-t-il noté, que depuis quelques mois, les vols de voitures dans la capitale, surtout dans la région est, se sont multipliés ces derniers mois. Une moyenne de 5 à 6 véhicules sont signalés quotidiennement comme étant volés et toutes les marques sont concernées par ces actes. Cela va de la petite Maruti jusqu'aux poids lourds et les 4X4. « Nous n'écartons aucune thèse et prenons tout au sérieux. Il se pourrait que ces actes soient le fait du banditisme, mais comme ces vols ont lieu dans leur majorité dans les quartiers, c'est-à-dire de Bordj El Kiffan, jusqu'à Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou, il n'est pas exclu qu'elles soient acheminées vers les maquis. Tous nos efforts sont concentrés sur cette zone, sans pour autant baisser la pression sur les autres régions », note notre source. Tous les véhicules passés au peigne fin Celle-ci reconnaît que les barrages routiers installés sur l'autoroute à partir des Bananiers, causent d'énormes problèmes à la circulation automobile. Elle « regrette » que les automobilistes soient mis dans cette situation de gêne en rappelant que « la sécurité des biens et des personnes a un prix ». En effet, les automobilistes venant de Boumerdès, ou tout simplement de Rouiba vers Alger, passent plus de deux heures uniquement au niveau des deux barrages, le premier de la gendarmerie et le second de la police, installés au milieu de la chaussée qui ne laissent passer qu'un seul véhicule. Tous les camions, camionnettes, bus, camions frigorifiques, etc., sont passés au peigne fin. De nombreux automobilistes sont également soumis à la vérification de papiers avant que la malle de leur véhicule ne soit fouillée. Si certains jugent ce dispositif « excessif » même si au fond, ils estiment nécessaires de telles mesures. « Il y a des caméras de surveillance, des détecteurs d'explosif, des chiens renifleurs qui peuvent être utilisés lors de ces contrôles. Telles sont opérées les fouilles qui ralentissent lourdement la circulation. Nous passons parfois plus de deux heures de temps entre le premier et le deuxième barrage. Pour être à 8h à Alger, il faut quitter son domicile à 5h. C'est vous dire l'enfer que nous passons sur la route. Heureusement que les vacances sont déjà là et les parents qui accompagnent leurs enfants peuvent au moins avoir un peu de répit », souligne un père de famille qui emprunte quotidiennement la route Réghaïa-Alger. La file de voitures est de près d'un kilomètre et l'attente en ce mois de grandes chaleurs est très difficile. Mais en général, les citoyens sont conscients que cette gêne est dans leur intérêt. Les phalanges de la mort sont encore actives dans la zone dite 2 du GSPC et qui comprend toute la région est de la capitale ainsi que le centre. « Les coups durs qui leur ont été assénés ces derniers temps les ont transformés en bête blessée. Alors ses chefs font tout pour montrer à ceux qui croient en leur stratégie qu'ils sont toujours sur le terrain. Les attentats kamikazes sont les plus faciles à organiser et surtout à neutraliser aussi. Ils occasionnent des dégâts incommensurables que ce soit sur le plan médiatique ou sur le plan humain par le nombre important des victimes qu'ils engendrent », révèlent nos sources, en affirmant compter beaucoup sur l'implication de la population dans cette lutte contre les forces du mal. « Le renseignement est la colonne vertébrale de la lutte contre le terrorisme. Sans lui, donc sans l'implication de la population qui reste la source la plus importante en matière d'information sur les activités suspectes, aucune armée ne peut venir à bout de ce mal », conclut notre interlocuteur.