Tout autour de la ville de Tizi Ouzou, les points de contrôle sont non seulement renforcés d'une façon impressionnante mais aussi multipliés à tel point que toute la ville est quadrillée sous forme d'une toile d'araignée. Au niveau de ces barrages, les forces de police procèdent à un contrôle systématique des véhicules et aussi d'identité. L'époque où la wilaya de Tizi Ouzou était vue d'ailleurs comme “la petite Suisse d'Algérie”, en raison de la paix qui y régnait au moment même où tout le reste du territoire national vivait dans la terreur, semée par le terrorisme islamiste, est sans doute révolue. Les citoyens, qui ont dû sûrement le constater depuis quelques années déjà, sont aujourd'hui en proie à une inquiétude des plus vives, particulièrement depuis que les actes terroristes et leurs mouvements dans cette région ont tendance à se multiplier d'une façon spectaculaire. Durant la semaine écoulée et, notamment, depuis mercredi dernier, soit après l'attentat kamikaze qui a ciblé la sûreté de daïra de Naciria où au moins 4 policiers ont été tués, la wilaya de Tizi Ouzou vit au rythme d'un état d'alerte maximale. C'est du moins ce que laissent comprendre les mouvements et le déploiement des différents corps de sécurité à travers tout le territoire de la wilaya et, de façon plus impressionnante, à l'intérieur de la ville de Tizi Ouzou et sa périphérie. Devant les différentes sûretés et structures de police, même les plans de circulation ont été changés. C'est le cas surtout de la sûreté de wilaya, située face à la gare routière qui a fait déjà, en juin dernier, l'objet d'un attentat à la bombe. Devant cette centrale de police, on a procédé, depuis jeudi dernier, à la fermeture de tous les accès, y compris de la trémie. Ce qui a engendré un embouteillage monstre au niveau de ce point de circulation très sensible, sachant qu'il constitue la sortie principale vers la route d'Alger. Le même constat a été fait devant les différents commissariats de police de la ville où les barricades sont de retour. La main sur la gâchette guettant le moindre geste et observant les mouvements de chaque passant, des policiers, en uniforme ou en civil, sont postés, en nombre impressionnant devant chaque commissariat. Cependant, les 4X4 de la police ne cessent de sillonner les différentes artères de la ville, visiblement prêts à intervenir à n'importe quel moment. Devant le siège abritant la wilaya de Tizi Ouzou, les barricades ainsi qu'un dispositif spécial sont déjà en place depuis les élections législatives du 17 mai dernier. Cet état de faits ne fait que confirmer donc le degré d'alerte et l'inquiétude qui règne même parmi les services de sécurité qui s'attendent à n'importe quel moment à d'éventuels attaques terroristes. Un état de faits qui confirme également qu'une menace sérieuse pèse sur la ville de Tizi Ouzou tout comme d'ailleurs elle pèse sur les autres villes du centre du pays qui est devenu le terrain privilégié des groupes armés affiliés à la nébuleuse Al-Qaïda pour semer la mort et surtout faire parler d'eux. Une menace que confirment des sources proches du dossier sécuritaire expliquant que certaines informations recoupées font état d'une menace sérieuse d'attentats kamikazes contre des institutions dans la ville de Tizi Ouzou qui est devenue une cible pour les acolytes de Droukdel. Tout autour de la ville de Tizi Ouzou, les points de contrôle sont non seulement renforcés d'une façon impressionnante, mais aussi multipliés à tel point que toute la ville est quadrillée sous forme d'une toile d'araignée. Au niveau de ces barrages, les forces de police procèdent à un contrôle systématique des véhicules et aussi d'identité. En Haute-Kabylie, et dans les massifs forestiers de la région, ce sont les forces de l'ANP qui ne cessent de se déployer et, dans certains endroits, d'opérer. Du côté de Makouda et Aïn El-Hammam, les opérations de ratissage ont déjà débuté depuis mercredi dans la soirée. Des tirs à l'artillerie lourde sur plusieurs kilomètres s'entendaient durant toute la nuit de mercredi et se sont poursuivis aussi durant la matinée de jeudi, journée durant laquelle des rafales d'arme automatique ont été signalées à Aïn El-Hammam où les troupes militaires ont quadrillé un vaste périmètre. D'autres rafales ont été signalées dans la ville de Tizi Ouzou, du côté de M'douha, jeudi vers 19h, ce qui a d'ailleurs mis les habitants du quartier dans un état de panique, mais renseignement pris il s'agirait de pétards. Selon des sources généralement bien informées, de hauts responsables de l'armée se sont déplacés en fin de la semaine écoulée pour superviser les opérations. Ce qui prête à croire qu'une vaste opération de ratissages comme celles vécues durant tout l'été dernier et qui ont conduit à l'élimination d'un nombre important de terroristes est déjà en vue. Samir LESLOUS