Ce double attentat, le plus meurtrier depuis 2004, a fait au moins 37 morts et 33 blessés selon un bilan provisoire. La première explosion a eu lieu dans une station proche du Kremlin. Les autorités pointent déjà un doigt accusateur vers les groupes rebelles du Caucase. A noter que, encore une fois, les kamikazes étaient des femmes. Selon un porte-parole du ministère russe des Situations d'urgence, le bilan provisoire s'établit à 37 morts et 33 blessés. «Selon les premières informations, les deux explosions ont été commises par des femmes kamikazes», a déclaré de son côté le service de presse des services spéciaux (FSB) dans un communiqué. La première explosion a eu lieu dans une rame qui se trouvait dans la station Loubianka, dans le centre de la capitale russe, à 07h57 locales (03h57 GMT), à une heure de pointe. Vingt-trois personnes sont mortes et dix-huit ont été blessées, selon le ministère russe des Situations d'urgence. La Loubianka, où se situe le siège du FSB, est un site hautement symbolique à Moscou. Une deuxième explosion s'est produite à la station Park Koultoury à 08h36 (04h36 GMT), faisant douze morts et quinze blessés. Sur la place de la Loubianka, plusieurs dizaines de camions orange et rouge des services d'urgence stationnaient, de même qu'un hélicoptère. La police a bouclé les passages souterrains. De nombreuses personnes appelaient leurs proches pour les rassurer. Les autres lignes de métro étaient, en revanche, toujours ouvertes. Environ 8,5 millions de personnes empruntent le métro de Moscou chaque jour. Le comité d'enquête du parquet a indiqué qu'une enquête pour terrorisme avait été ouverte. «Une enquête a été ouverte après les deux explosions aux stations de métro Loubianka et Park Koultoury pour actes terroristes», a-t-il indiqué dans un communiqué. Le Premier ministre, Vladimir Poutine, en déplacement ce lundi à Krasnoïarsk (Sibérie), «reçoit actuellement des informations détaillées des forces de l'ordre et des services sociaux sur les opérations pour aider les victimes», a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov, cité par les agences russes. Pour l'expert Alexeï Makarkine du Centre de technologies politiques, «les auteurs de l'attentat veulent déstabiliser la situation et pourraient être liés au Caucase du Nord. Ces attentats terroristes sont de la même catégorie que celui du Nevsky Express qui avait fait 28 morts l'an dernier sur une ligne de chemins de fer. «Apparemment, l'objectif de ces actes terroristes est de déstabiliser la situation». C'est un défi aux autorités, étant donné que le FSB est situé près de la station Loubianka. « Ils veulent intimider les gens et leur montrer que les terroristes ont beaucoup de pouvoir», a-t-il ajouté. Ces attentats interviennent alors que les forces de l'ordre ont multiplié ces derniers mois les opérations d'envergure dans le Caucase du Nord pour y traquer les rebelles d'obédience islamique. Plusieurs de leurs leaders ont été abattus ces dernières semaines. Les attentats à Moscou entre 2000 et 2004 8 août 2000 : Une bombe explose dans un passage souterrain en plein coeur de Moscou, tuant 7 personnes et en blessant une centaine d'autres. 23 octobre 2002 : Plus de 800 personnes sont prises en otages au théâtre de la rue Doubrovka par un commando tchétchène. Les terroristes exigent le retrait des troupes fédérales de la république de Tchétchénie. Le 26 octobre, lors de l'opération de libération des otages, les 50 terroristes sont tuées. 128 otages trouvent la mort lors de cette opération. 5 juillet 2003 : Un double attentat suicide perpétré par des jeunes femmes kamikazes fait 11 morts et 35 blessés lors d'un festival de rock sur l'aérodrome Touchino. 9 juillet : Une jeune femme est arrêtée au café « Imbir », au centre de Moscou. Un artificier du Service fédéral de sécurité trouve la mort en voulant désamorcer la bombe qu'elle portait dans son sac. 9 décembre : Un attentat suicide, perpétré par une femme près de l'hôtel « National » (en face du Kremlin) fait 5 morts et 13 blessés. 6 février 2004 : Un attentat à l'explosif fait 41 morts et quelque 140 blessés dans une rame du métro entre les stations « Avtozavodskaïa » et « Paveletskaïa ». 24 août : Explosion en vol, de deux avions des lignes intérieures russes, qui fait 89 morts. 31 août : Une femme se fait exploser devant la station de métro «Rijskaïa», faisant dix morts et une cinquantaine de blessés. Les Moscovites en état de choc Effroi n Hurlements de sirènes, téléphones mobiles saturés et hélicoptères de secours descendant sur le centre-ville : le double attentat a mis la ville en état de choc. Des centaines de Moscovites sortaient du métro choqués, certains en pleurs. Un homme tente de laver le sang de son visage avec sa bouteille d'eau devant la station Park Koultoury, l'une des deux stations prises pour cible par des femmes bardées de plusieurs kilos d'explosifs qu'elles ont fait sauter en plein heure de pointe. Un jeune homme essaie de se frayer un chemin à travers les cordons de police. «Il me faut absolument prendre le métro !» crie-t-il. Des dizaines d'ambulances sont garées aux alentours. «Je suis choqué», déclare aussi un étudiant de 21 ans qui sort du métro Park Koultoury. Il se trouvait dans une rame se dirigeant vers Park Koultoury, juste après l'explosion, mais son train a été arrêté dans le tunnel. «Quand on va travailler, on ne s'attend pas à ce genre de choses», fait-il remarquer. Même scène à quelques kilomètres de là, devant la station Loubianka, dans le centre historique de Moscou, pas très loin du Kremlin. Le réseau de métro de Moscou, l'une des fiertés de la capitale russe, est l'un des plus utilisés au monde, avec environ 8,5 millions de passagers par jour. Des dizaines de camions orange et rouge bloquent la place, célèbre pour avoir longtemps abrité les services secrets soviétiques, et où se trouve aujourd'hui encore le siège du FSB (services spéciaux russes). Un hélicoptère se pose en plein milieu de la place, peu après la première explosion, survenue vers 8hOO (4hOO GMT). Le passage souterrain à la station de métro Loubianka est fermé. «Soyez prudents», annonce d'une voix laconique le conducteur de métro quelques minutes après l'explosion qui a fait au moins 19 morts. La ligne en question est fermée «pour des raisons techniques», annonce ensuite en boucle une voix féminine dans toutes les stations de métro qui fonctionnent. Partout ailleurs dans le reste du réseau, la police multiplie les contrôles de sacs et bagages. Les passagers sortent sur les plateformes et tapotent fébrilement sur leurs téléphones portables pour prendre des nouvelles de leurs proches. «J'ai peur. Je pense que tout le monde est terrifié», dit Lidia Svistounova qui sort du métro. «J'ai appelé tout le monde dès que j'ai appris ce qui s'est passé», dit-elle. Plusieurs Moscovites ont été contraints de se rendre à pied sur leur lieu de travail à cause des embouteillages monstres causés par les attentats et le déploiement des secours. Moscou a été le théâtre de plusieurs explosions mortelles au début des années 2000, pour certaines revendiquées par des militants de la cause tchétchène, mais elles sont devenues moins fréquentes ces derniers temps. Medvedev : «La lutte contre le terrorisme va continuer» l La lutte contre le terrorisme va continuer « jusqu'au bout » en Russie, a déclaré ce lundi le président Dmitri Medvedev, qui a ordonné de renforcer la sécurité dans les transports à travers le pays. « La politique de la répression de la terreur et de la lutte contre le terrorisme va se poursuivre. Nous allons poursuivre les opérations contre les terroristes sans compromis et jusqu'au bout », a-t-il déclaré lors d'une réunion d'urgence. « Il faut être vigilant. Il est évident que de tels actes sont bien planifiés, qu'ils ont pour but de faire beaucoup de victimes et de déstabiliser la situation dans le pays », a-t-il poursuivi. Le président russe a également ordonné le renforcement de la sécurité dans les transports à travers le pays. « Il faut renforcer considérablement tout ce qui a été fait, traiter ce problème à l'échelle de l'Etat et non pas seulement d'un moyen de transport ou d'une localité », a-t-il déclaré. Encore une fois des kamikazes femmes l Les attentats suicide dans le métro de Moscou ont été commis par des femmes, ont déclaré ce lundi le service de presse des services spéciaux (FSB) et le maire de Moscou. « Selon les premières informations, les deux explosions ont été commises par des femmes kamikazes », a dit le FSB dans un communiqué. L'information avait d'abord été annoncée par le maire de Moscou Iouri Loujkov qui a cité le FSB. Selon les dernières informations, des restes de corps des femmes qui les auraient commis ont été retrouvés, a indiqué le porte-parole du comité d'enquête du Parquet russe, Vladimir Markine. A Park Koultoury, selon les données préliminaires, il s'agissait d'une femme kamikaze. Selon les fragments du corps en train d'être examinés, l'explosif était placé au niveau de la ceinture. Après avoir regardé les vidéos des caméras, des indices ont été recueillis sur deux femmes qui ont accompagné les kamikazes jusqu'à l'entrée du métro. « Elles sont recherchées », a déclaré cette source. Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que des femmes commettent des attentats terroristes dans le pays, puisqu'elles ont commis au moins quatre attentats depuis l'année 2000. Des groupes du Caucase soupçonnés l «Les attentats meurtriers de ce lundi matin dans le métro de Moscou ont été commis par des groupes terroristes qui seraient liés à la région du Caucase du Nord», a déclaré le chef des services spéciaux russes (FSB), Alexandre Bortnikov. «Selon la version préliminaire, les attentats ont été commis par des groupes terroristes liés à la région du Caucase du Nord. Nous privilégions cette version», a déclaré M. Bortnikov.