Les Pays-Bas, attendus au Mondial comme l'équipe qui allait empiler les buts dès ses premières sorties, cultive désormais « les vertus de la patience », selon le sélectionneur Bert van Marwijk, qui loue la « sérénité » de ses joueurs face aux adversaires « qui bétonnent ». Arrivés lancés en Afrique du Sud après une campagne de préparation menée tambour battant (12 buts inscrits en trois matches face au Mexique, au Ghana et à la Hongrie), les Néerlandais ont peiné pour se défaire du Danemark (2-0) et du Japon (1-0), lors de leurs deux premières rencontres au sein du groupe E. S'ils sont les premiers qualifiés du tournoi pour les 1/8es de finale, les Oranje sont toutefois critiqués au pays par certains médias en manque de football-spectacle. On est loin en effet du premier tour de l'Euro-2008 quand les joueurs, alors dirigés par Marco van Basten, avaient empilé les buts face à la France (4-1), l'Italie (3-0) et la Roumanie (2-0). Avant d'être sortis, épuisés, au tour suivant par la Russie... Se souvenir de Barça-Inter « Nous avons beaucoup appris de cet épisode », s'est justifié Bert van Marwijk, qui notait à juste titre dimanche qu'il ne sert à rien de faire le ‘‘show'' et de perdre ». Le sélectionneur se dit « admiratif » devant la « sérénité » affichée par ses joueurs. « Contre les Danois et les Japonais, nous avons triomphé à l'usure. Preuve que nous sommes au point physiquement », explique Van Marwijk. « Il y a chez mes joueurs une stabilité et une organisation jamais prises en défaut qui me font dire que cette équipe peut aller très loin », poursuit-il, ajoutant qu'il a « donné une mission à (ses) troupes : tenter de revenir au pays avec le trophée ». L'ancien entraîneur du Borussia Dortmund compare son équipe au FC Barcelone de Pep Guardiola, mais espère qu'elle « ne subira pas le même sort » que le Barça cette année en Ligue des champions. « Regardez la confrontation Inter-Barça (en demi-finale). Les Espagnols ont fait le jeu mais ont buté sur le mur milanais avant d'être éliminés », se souvient Van Marwijk, qui cite aussi la défaite de l'Espagne face à la Suisse mercredi. « C'est la problématique à laquelle nous sommes confrontés depuis le début de la Coupe du monde. Nous jouons contre des équipes repliées qui pensent d'abord à défendre en espérant nous piéger en contre », poursuit-il, à quatre jours du dernier match de la phase de groupes face au Cameroun (jeudi au Cap). « Nous avons eu pour l'instant beaucoup de mérite et de patience. Le remède serait de marquer très tôt dans le match. On verrait alors un autre football... Mais tant que nous n'y parviendrons pas, il faudra s'armer de patience ».