Le marché informatique en Algérie, ses tendances et ses perspectives, a été au centre d'un débat animé hier au forum d'El Moudjahid par la directrice générale de l'Entreprise nationale des systèmes informatiques (ENSI), Mme Berkane, la directrice de l'Institut national informatique (INI), Mme Driès, le président du Conseil d'administration de Gecos, Younès Grar, et le DG du Cerist, M. Khelladi. Unanimes, les intervenants déplorent l'inexistence d'une étude du marché pour recenser les besoins des Algériens en matière informatique, mais aussi pour évaluer le taux d'informatisation dans les entreprises économiques et les institutions étatiques. « On attend impatiemment un sondage de l'ONS pour recenser les besoins en PC dans chaque wilaya », dira Younès Grar. Pour le moment, seul le nombre de cybercafés est connu et qui est de 5000 au niveau national, en plus du nombre de logiciels importés qui est de 120 000 PC en 2004, dont l'informel représente 30%. Afin de développer ce créneau, les conférenciers ont insisté sur le rôle de l'Etat qui doit rendre les PC à la portée de tous les ménages. A ce sujet, M. Grar cite l'exemple de certains pays qui ont garanti la gratuité de l'ADSL pour une année afin de développer le marché. Faisant un parallèle avec l'Europe, le DG du Cerist indique que le prix d'un logiciel en Algérie équivaut à 5 fois le salaire de base alors qu'il ne représente que la moitié du salaire en Europe. M. Grar précise que si l'utilité d'un PC était étendue aux services comme la possibilité d'avoir un document de l'état civil ou un registre du commerce, la demande pourrait atteindre les 60 millions de PC. C'est dans cette optique que Mme Driès recommande l'installation d'un réseau national pour que l'utilité d'un PC soit ressentie. Le DG d'Algérie Microsoft, quant à lui, ne semble pas convaincu du prétexte de la cherté des PC. « A voir la vitesse effrénée du marché du mobile et de l'automobile, le prix d'un PC ne peut expliquer son inaccessibilité aux citoyens », argumente-t-il. Pour Younès Grar, la stratégie opérationnelle est en train de se mettre en place, mais elle appelle une vision globale pour identifier les objectifs et orienter le marché.