La situation du secteur de l'informatique en Algérie est «assez pénible» et beaucoup reste à faire. Tel est le constat dressé, hier, par les responsables d'instituts nationaux d'informatique lors de leur passage au forum d'El Moudjahid. Cela a poussé un nombre important de nos informaticiens à quitter le pays vers l'Europe et l'Amérique du Nord. A titre illustratif, 90 % des informaticiens formés à l'Institut national de l'informatique (INI) prennent le chemin de l'étranger. C'est ce qu'a fait savoir Mme Dries, directrice de cet institut. D'après elle, c'est une «hémorragie» qu'il faut absolument arrêter. Pour sa part, le professeur Bougachiche a appelé à mettre au point une politique de développement, qui associe tous les secteurs économiques, afin d'intégrer l'informatique d'une manière efficace, car à l'heure actuelle «nous sommes comme la grenouille qui se trouve au fond du bocal». Pour Mme Berkal, directrice générale de l'Institut national des systèmes informatiques, le problème réside dans la négligence de l'aspect des services et de la formation dans ce domaine. Selon elle, on investit très peu dans la partie logiciel, ingénierie et surtout la recherche. En clair, «nous avons recours à des solutions qui proviennent de l'extérieur. En un mot nous sommes une société de consommation». En outre, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'œuvrer au rapprochement entre les entreprises économiques et les chercheurs algériens. De ce fait, il faut du travail et des moyens, notamment pour la concrétisation des projets nationaux «s'amplifiant d'année en année et qui restent, malheureusement confinés dans les tiroirs des 600 laboratoires de recherches». En somme, pour l'ensemble des invités du forum, il est temps de réfléchir à une stratégie nationale du secteur informatique pour le faire sortir de cette situation jugée «assez pénible». Certes, «les réformes sont engagées sur tous les fronts et la volonté politique existe, mais cette production scientifique a toujours des problèmes pour se valoriser au niveau des entreprises», ont-ils souligné.