«Il s'avère nécessaire de dépasser le stade des solutions algéro-algériennes.» Observant que le marché de l'informatique en Algérie est en retard, des experts tirent la sonnette d'alarme, invitant les autorités du pays à mettre les compteurs en marche afin, dit-on, de se conformer aux mutations et aux nouvelles donnes universelles. Qu'elles soient effectuées dans le cadre d'un partenariat avec des étrangers ou de l'ouverture du marché à la concurrence, des mesures doivent être prises dans le but de pallier l'insuffisance et de développer le secteur, observent des spécialistes et responsables dans le domaine, hier, au forum d'El Moudjahid. Dans le cas de l'Algérie, «il est quasi impossible de faire bouger les choses avec seulement un demi- million d'utilisateurs et environ 50.000 PC au niveau des cybercafés», constate M.Grar Younès, président-directeur général de General Computing Systems (Gecos). Or, a-t-il renchéri, «il faut au moins un PC par famille, sachant qu'il existe 8 millions de familles en Algérie et des besoins à hauteur de 2 millions de PC pour les PME». Le développement du marché informatique en Algérie nécessite «l'élaboration d'une plate-forme informatique et un programme d'action devant prendre en charge cette question», ajoute le même conférencier. Si l'informatisation en Algérie a débuté, l'évolution «n'a pas été tout de suite rapide et cernée», soutient de son côté Mme Berkane, directrice générale de l'Entreprise nationale informatique (Ensi). Elle est plutôt en progression à petits pas. En l'absence d'un accompagnement fiable et une stratégie de développement répondant aux nouvelles règles du jeu, «notre pays voit aujourd'hui logiquement la progression se ralentir». La politique de l'ouverture du secteur à la concurrence motive les partenaires étrangers, fera remarquer aussi Mme Berkane qui dira, sans ambages, qu'«il s'avère nécessaire de dépasser le stade des solutions algéro-algériennes». Pour M.Khelladi, le directeur général du Centre de recherche de l'information scientifique et technique (Cerist), l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et le paraphe de l'accord d'association avec l'Union européenne devront intensifier les efforts concernant le développement du marché informatique. Le même intervenant dira derechef que «seule une vision stratégique globale et un programme d'action à court et à long terme pourraient faire bouger les choses». Continuant dans la même foulée, M.Grar, estime que «le développement du secteur informatique est l'affaire de tout le monde». C'est-à-dire, toutes les instances doivent s'impliquer pour un processus et une politique nouvelle pour l'essor de ce marché. M.Khelladi, appuyé par les autres conférenciers, relève l'absence d'un secteur des services freinant toute tentative allant dans le sens de faire sortir le marché de l'informatique de son marasme. L'objectif, pour les conférenciers, est d'élaborer rapidement un plan d'action et de faire des projets, car «qui dit projets dit marchés». Présent dans la salle, le DG de Microsoft Algérie incitera à la création d'entreprises. Il dira sur sa lancée qu'il y a une volonté pour les investisseurs étrangers de venir en Algérie, puisque ils sont en train de développer leurs bureaux de liaison.