Une chose est sûre, les vacances d'été risquent pour beaucoup de ne pas avoir la même saveur. Et pour cause, en temps ordinaire, la saison pleine va de juillet à août, cette année, elle se retrouve amputée de tout le mois d'août, à cause du Ramadhan. Mais ce n'est pas l'unique raison, puisque la Coupe du monde, qui prend fin début juillet, vient aussi interférer dans la période des congés », affirme le gérant de l'agence de voyages One Easy, Faouzi Sayoud. Ainsi, les activités estivales des opérateurs en la matière connaissent un ralentissement certain. « Jusqu'à présent, nous estimons la différence à une diminution de près de 30 à 40%, comparativement à nos résultats de l'année dernière à la même période », avance M. Sayoud. Et le constat est partagé par nombre d'opérateurs touristiques algériens. « Ce n'est effectivement pas le rush connu précédemment. Les aspirants sont hésitants, se renseignent, essaient de voir si le créneau choisi coïncide avec les congés de tous », raconte le responsable d'un tour opérateur. Car l'on s'en doute, les administrations et autres entreprises tentent de coordonner les repos annuels de leurs effectifs pour pouvoir continuer à assurer un minimum d'activité au cours de ce mois de juillet, que tous souhaitent chômer. Cette ruée sur ce mois est d'ailleurs, pour quelques tour opérateurs, le basculement le plus important à signaler cette année. Ils estiment que ce n'est pas l'affluence en termes de volume qui a connu un impact, mais plutôt la distribution et la répartition des demandes. « A l'accoutumée, l'ensemble des souscriptions s'effectuent sur une durée de deux, voire trois mois », rappelle le propriétaire d'une autre agence de voyages. Seulement, cette année et pour les cinq saisons à venir, la totalité de ces demandes va se focaliser sur une seule période, jugée la plus propice. Le mois de juillet en l'occurrence pour cet été. De ce fait, même écourtée, la saison estivale n'en sera que plus condensée. « Et cela ne manquera assurément pas d'engendrer une véritable pagaille, et ce, à tous les niveaux », prédit, pessimiste, le gérant. Pour exemple, la destination Tunisie, indétrônable pays de villégiature des Algériens. « Les hôtels sont complets et sont même parfois obligés de refuser des clients. Les cafouillages, les malentendus, les arnaques et autres surcoûts seront inévitables, sans parler des embouteillages et des encombrements aux postes-frontières, pour ne citer que ces désagréments annoncés », s'emporte-t-il. Raison pour laquelle ce dernier avoue avoir renoncé au touring cette année. « Je m'occupe exclusivement que de la billetterie. En toute franchise, le reste c'est se confronter à une multitude d'écueils et de tracasseries, sans pour autant être garant du résultat, ni en termes de chiffre d'affaires ni en termes de satisfaction du client », assène-t-il, un brin désabusé. Eviter la quantité afin de sauvegarder la qualité. En quelque sorte. Mais chacun tente de palier le manque à gagner comme il le peut. Les complexes tunisiens, par exemple, pâtiront, eux aussi, à coup sûr de cet « empiètement ». « Afin de se rattraper, ils anticipent, et ce, soit en faisant le plein, quitte à s'embrouiller, soit en augmentant leurs tarifs », assure-t-il. Ils appliquent pour la location par exemple, des majorations des loyers de plus de 30%. Et ces sommes seront évidemment supérieures si les transactions se font à la hâte, elles seront payées rubis sur l'ongle. Ce qui ne manquera pas d'arriver. « Essayez en trois jours de caser une famille nombreuse dans un site de tourisme international de masse en plein juillet, cette année. Surhumain ! », s'exclame M. Sayoud.