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Bateau cassé (Bordj El Kiffan) : Un fort turc à l'état d'abandon
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2010

D'autres forts de moindre importance ont été totalement restaurés, alors que celui du lieudit Bateau Cassé, à deux kilomètres de Bordj El Kiffan, est à l'abandon.
Faisant partie d'une série d'autres forts érigés tout le long du littoral algérois, le fort turc de Bateau Cassé, dans la commune de Bordj El Kiffan, se trouve complètement délaissé par les pouvoirs publics. Bâti au XVIIe siècle pour servir de lieu de surveillance contre les intrusions étrangères dans la baie d'Alger, le fort est toujours debout, mais livré au squat en tout genre et à la dégradation programmée. Cette situation donne l'impression qu'il est moins considéré que les autres forts de la région qui ont bénéficié d'une rénovation complète, à l'instar de celui de Tamentfoust qui abrite actuellement un musée riche en vestiges archéologiques, ou celui de Bordj El Kiffan, dédié exclusivement au tourisme.
« Le fort turc de Bateau Cassé n'est pas moins considéré par les pouvoirs publics ; d'ailleurs, selon les directives du ministère de tutelle, il est question de récupérer tout ce qui appartient au patrimoine culturel algérien en vue d'une prise en charge en matière de restauration et de sauvegarde », affirme un responsable de l'Agence nationale d'archéologie et de la protection des sites et monuments historiques. Rappelons que d'autres forts qui ceinturent la baie d'Alger de bout en bout ont complètement disparu avec l'extension de la ville européenne lors de la période coloniale, « tel les forts d'El Harrach, Aïn Taya, Bordj Ezzoubia, Bab El Oued, Marsa Eddebane (port aux mouches) etc. », affirme notre interlocuteur.
La disparition par la faute de l'homme de ces vestiges d'une importance historique unique devrait inciter les pouvoirs publics à sauvegarder le peu qui reste de ce patrimoine en perdition. L'avantage de ce fort, contrairement aux autres forts turcs de la région, est qu'il a échappé par on ne sait quel miracle à l'envahissement du béton. Il se trouve pour ainsi dire totalement dégagé des habitations qui l'entourent. Celui de Bordj El Kiffan ou encore celui de Tamentfoust ont été au fil du temps ceinturés par les nouvelles constructions, passant de la sorte outre la réglementation en vigueur qui prévoit une distance d'au moins 200 m entre le site archéologique et les premières constructions.
Bien qu'ayant perdu la majeure partie de ses éléments décoratifs en son sein, le fort peut être restauré en vue d'une utilisation appropriée de ses espaces, d'autant plus qu'hormis le musée de Tamentfoust qui ne peut à lui seul contenir toute la matière archéologique dont regorge la région, aucune autre structure dédiée à l'histoire n'a été réalisée dans toute la région. Aussi, il n'est pas à démontrer que le littoral est algérois est une véritable mine en matière d'objets archéologiques qui sont non seulement livrés au pillage, mais aussi à l'abandon par les autorités locales qui ne semblent aucunement leur accorder une quelconque importance, à l'instar du lieu appelé communément par les habitants de la localité Chemin des ruines qui regorge de vestiges d'une importance capitale.


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