Faisant partie d'une série de forts érigés tout au long du littoral algérois, le fort turc de Bateau Cassé, à Bordj El Kiffan, se trouve complètement délaissé par les pouvoir publics. Bâti au XVIIe siècle pour servir de lieu de surveillance contre les intrusions étrangères dans la baie d'Alger, le fort est toujours « debout », mais livré au squat et à la dégradation. Cette situation donne l'impression qu'il est moins considéré que les autres forts de la région qui ont bénéficié d'une rénovation complète, à l'instar de celui de Tamentfoust qui abrite actuellement un musée, ou celui de Bordj El Kiffan. « Ce fort n'est pas considéré par les pouvoirs publics comme édifice historique. D'ailleurs, selon les directives du ministère de la tutelle, il est question de récupérer tout ce qui appartient au patrimoine culturel algérien, en vue d'une prise en charge en matière de restauration et de sauvegarde », affirme un responsable de l'agence nationale d'archéologie et de la protection des sites et monuments historiques. Rappelons que d'autres forts qui ceinturent la baie d'Alger ont complètement disparu avec l'extension de la ville européenne lors de la période coloniale, « tels que le fort d'El Harrach, de Aïn Taya, Bordj Ezzoubia, Bab El Oued, Marsa Eddebane, etc », affirme notre interlocuteur. La disparition, par la faute de l'homme de ces vestiges d'une importance historique capitale, devrait inciter les pouvoirs publics à sauvegarder le peu qui reste de ce patrimoine en perdition.