Afin d'immortaliser son riche répertoire, l'unique maâlem du diwan Ouled Sidna Blal de la capitale, Abdelkader Chouali se rendra à Marseille au début du mois d'avril 2005. Le séjour du maître gnaoui dans la cité phocéenne répond ainsi à une invitation d'une association française, Taqafa Plus. Celle-ci, avec la précieuse collaboration d'autres ONG marseillaises, à savoir Racines et cultures franco-africaines (RCFA), AMI et l'Affranchi qui gère le plus célèbre café-musique de la ville, prendra en charge le séjour et les formalités liées à l'enregistrement du tube. « Le projet est complété d'un volet audiovisuel, car il est prévu d'assurer une captation vidéo des chorégraphies typiques du diwan », ajoute-t-on auprès de Taqafa Plus. Le séjour de maâlem Abdelkader se concluera par un concert en plein air, lors de la 10e édition du Festival du Soleil de Marseille qui se tiendra du 1er au 5 juin 2005. La prestation du cheikh sera précédée d'un duo avec le groupe Hamma, le but étant de fusionner le hip-hop avec l'ancestral genre gnawi. Agé de 65 ans, Abdelkader Chouali, un noir qui se « sent bien dans peau » est issu d'une lignée de maâlems gnaouis. « Lorsque j'ai ouvert les yeux à Blida (lieu de sa naissance), mon regard est allé tout droit au goum'bri. Il appartenait à mon père. » Le maître vit à Alger depuis l'âge de 12 ans. Il se souvient encore des maouassim, en l'honneur de Sidi Blal (ndlr : en allusion à Bilal l'éthiopien, muezzin du Prophète, QSSSL), que la confrérie gnawa organisait, dans les années 1950, aux Sablettes.