Prés de 70 % des étrangères et étrangers qui viennent à Béjaïa pour des mariages sont des français. Les autres viennent des pays arabes, du Canada, d'Espagne et bien d'autres contrées. La wilaya de Béjaïa a enregistré plus d'une soixantaine d'autorisations de mariage de couples de nationalités, d'origine et de religions différentes, durant le premier semestre de l'année en cours. C'est dire que ces mariages sont un phénomène qui monte crescendo ces dernières années dans la région. Un grand nombre de dossiers de demandes d'autorisations de ces mariages sont actuellement en instance. Cela est-il l'aboutissement logique du développement des moyens de communications, notamment l'Internet, ou simplement un procédé ingénieux pour quitter le pays ? Certains concernés, interrogés à ce sujet, avouent carrément leurs intentions, à savoir vivre sous d'autres cieux. « J'ai 38 ans et je suis sans emploi. Le mariage est la seule alternative qui me reste pour aller en France et réussir ma vie » déclare un homme qui vient d'obtenir son autorisation de mariage. D'autres, par contre, nous parlent de mariages d'amour. « C'est vrai que je ne pensais qu'à l'étranger au début de ma relation, mais maintenant c'est tout autre chose » témoigne un jeune de 25 ans qui s'apprête à épouser une canadienne. Pour sa part, Maïténa, une jeune française de 26 ans, nous affirme « être consciente de ces gens qui ne se marient avec des étrangères que par intérêts », mais elle estime que son « histoire avec Lyès est une exception. » D'autant plus que Lyès n'est pas ardent à l'idée de vivre à l'étranger. Les chiffres montrent qu'il y a de plus en plus de personnes qui s'intéressent aux mariages mixtes. Le bureau des étrangers de la wilaya de Béjaïa a octroyé 67 autorisations en 2007, 115 en 2008 et 123 en 2009. Rien à voir avec les années 1990 lorsque les bureaux des étrangers du commissariat central et de la direction des affaires générales de la wilaya (DRAG) ne recevaient pratiquement pas de demandes. Nous avons appris de sources dignes de foi que quelques jeunes de la wilaya ont même versé à des étrangères des sommes d'argent, allant de 2 000 à 3 000 euros pour que celles-ci leur signent le contrat de mariage. Les autorités habilitées sont très perspicaces dans leurs enquêtes. Ceci se traduit par une lenteur administrative qui pénalise les couples mixtes. Certains se plaignent que leurs dossiers restent des mois durant sans aucune réponse. La bureaucratie n'est pas la seule contrainte que rencontrent ces derniers. Les divergences culturelles et religieuses brisent souvent les couples mixtes. Nous savons, par ailleurs, que prés de 70 % des étrangères et étrangers qui viennent à Béjaïa pour des mariages sont des français. Ceci sans doute à cause de la langue. Les autres viennent des pays arabes, du Canada, d'Espagne, de Luxembourg et bien d'autres contrées. D'un autre côté, sur les 305 mariages mixtes qui se sont conclus entre 2007 et 2009 à Béjaïa, 262 concernent les couples dont la femme est de nationalité étrangère. L'on peut expliquer ceci par la complication davantage des démarches administratives pour les hommes qui arrivent d'extérieur et épousent des algériennes. A l'exemple du certificat de la conversion à l'Islam, délivré par une commission à la direction des affaires religieuses de la wilaya, qui doit être présenté dans le dossier de demande d'autorisation de mariage. Trouver une femme ou un mari est devenu une véritable obsession pour certains internautes. Quelques uns vont même jusqu'à épouser des dames qui les dépassent de vingt ans pour avoir le fameux certificat de nationalité.