Réaliser une partie du projet présidentiel portant sur la construction d'un million de logements en bois est possible. » L'idée a été suggérée, hier, par le ministre de l'Industrie, El Hachemi Djaâboub, au palais des expositions Safex où il a procédé à l'inauguration du 1er salon international de l'industrie du bois et dérivés (Expobois). « Pourquoi ne pas consacrer une partie du projet à l'industrie du bois », a-t-il lancé devant les journalistes lors de sa tourné au village en bois installé sur place par le groupe Wood Manufacture (ex-SNMB). Le ministre semble impressionné par les réalisations des filières de ce groupe (PHD, CABAM, PEB, CSBA et CSMA), spécialisées dans la construction des chalets et des logements préfabriqués. Le rôle joué par ces entreprises dans la construction des chalets pour le relogement des citoyens dont les demeures ont été endommagées par le séisme du 21 mai 2003 était derrière cette suggestion du ministre. « Sur les 23 000 chalets construits pour le relogement des sinistrés, 19 000 ont été réalisés par les entreprises publiques. Cette industrie a donc les moyens de contribuer à la construction de logements en Algérie », a-t-il déclaré. Est-il vraiment réalisable ? L'industrie du bois en Algérie, de l'avis du ministre, connaît des problèmes liés à la production de cette matière dans notre pays. Selon M. Djaâboub, l'Algérie importe annuellement l'équivalent de 300 millions de dollars en bois. La production nationale quant à elle ne dépasse pas les 10 à 15% en raison de la surface forestière et la législation réglementant l'exploitation des forêts en Algérie. « En matière du bois, nous sommes contraints de continuer dans l'importation en attendant de trouver une solution. Le reboisement est la seule solution », a-t-il souligné. Cette question a été soulevée par la plupart des opérateurs exposant dans ce salon. En fait, le ministère de l'Agriculture, responsable du domaine des forêts, a adopté une logique de préservation des surfaces forestières nationales. Les opérateurs ont proposé au ministre de l'Industrie d'intervenir dans le but de trouver une solution à ce problème. « Nous sommes en concertation avec la direction des forêts et le ministère de l'Agriculture pour lever les obstacles, mais ils nous parlent toujours de réglementation et de législation. Nous voulons exploiter ce que nous avons pour le moment », nous a déclaré Badredine Lekkal, responsable du groupe Wood Manufacture. Pour ce dernier, le ministre de l'Industrie ne peut que faire les injonctions qu'il faut faire. « Nous avons saisi le ministre sur le besoin de réforme, mais il ne pourra rien faire dans l'immédiat. L'important est d'adapter la législation actuelle aux besoins du moment », a-t-il ajouté. L'autre préoccupation soulevée par les opérateurs est relative à la concession d'exploitation du liège. « La concession annuelle est désavantageuse pour le producteur. Il faut changer la législation actuelle et aller vers des concessions de 30 à 50 ans », a-t-on déclaré à l'adresse du M. Djaâboub. Ce dernier a pris acte de cette préoccupation et s'engage à intervenir pour réduire la contrainte. La production en matière de liège, selon lui, est très faible. « Les exploitations du liège ne dépassent pas 15 à 20%. Nous avons beaucoup à faire sur ce plan », a-t-il conclu.