Vous avez une semaine et pas un jour de plus pour réorganiser votre chantier. Si d'ici là, les moyens humains et matériels ne sont pas renforcés, je reviendrai pour résilier le contrat. Ou vous travaillez en respectant les normes universelles ou vous laissez les autres entreprises travailler, ceux qui possèdent les moyens et les capacités », a lancé, hier, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, à l'adresse du représentant de l'entreprise ETPH Boumia. En charge du projet d'aménagement de la RN8 qui dessert le centre-ville de la commune des Eucalyptus, cette entreprise a accusé, selon Ghoul, des retards considérables. Cette situation a engendré d'interminables bouchons et une désorganisation dans la circulation routière au niveau de cette ville. M. Ghoul a indiqué que ce projet devait être réceptionné au cours du mois de mars afin de « fluidifier la circulation au niveau de cet axe routier très important emprunté par 25 000 véhicules par jour ». Deux mois supplémentaires ont été accordés à l'entreprise, mais vu le rythme actuel - « passable », selon M. Ghoul - avec lequel avance ce chantier, la réception du projet en mai prochain devient, estime le ministre, impossible. A Aïn Naâdja où il a inspecté les travaux d'aménagement des accès vers l'hôpital militaire, dont le lot ouvrage d'art est finalisé à 100%, alors que celui des routes est achevé à 98%, le ministre a piqué une colère en apprenant l'affaissement du mur de soutènement. « Le laboratoire qui a fait l'étude du sol doit être pénalisé. Je ne lui verserai aucun dinar », s'est insurgé le ministre. Quant à la réalisation du parking de trois niveaux pour 1300 véhicules, Ghoul a indiqué que le choix technique et les délais de réalisation seront fixés d'ici à une semaine. Sur place, le ministre des Travaux publics a reçu des informations sur le projet du pont à haubans qui sera réalisé au niveau du carrefour Oulmane Khelifa, reliant Riad El Feth au plateau des Anasser. D'une longueur de 360 m et 2x10,30 m de largeur, ce joyau architectural sera suspendu sur des pylônes de 25 à 41,60 m. « Je vais mettre le paquet pour réaliser ce pont qui est unique en Algérie. Je serai aussi intransigeant sur le volet esthétique que sur les délais de réalisation qui seront fixés par moi », a déclaré le ministre. Une semaine de « réflexion » a été accordée à toutes les parties afin d'« accorder leurs violons ». Ghoul a insisté afin que les travaux débutent deux semaines après la signature du contrat avec une cadence de travail « infernale ». « Si deux semaines après la signature du contrat, les entreprises en charge de ce projet très important n'ont pas entamé les travaux, je serai dans l'obligation de résilier le contrat. Je n'admettrai plus de bras cassés. C'est un projet d'envergure nationale et il lui faudrait des entreprises capables de travailler 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et avec 3 équipes. » Poursuivant sa tournée, M. Ghoul a inspecté les travaux de réalisation du dédoublement de la RN36 d'une longueur de 12,5 km, pour un montant de 300 milliards de centimes. Le ministre a expliqué que le délai de réalisation fixé à 25 mois est « exagéré ». « Il faut revoir les délais à 15 mois et l'inscrire dans le cahier des charges. » Ce projet primordial reliera l'échangeur de Dély Ibrahim, en passant par Ouled Fayet, Douéra, Tessala El Merdja jusqu'aux Quatre-Chemins, à Boufarik. M. Ghoul a indiqué que la RN36 est déjà saturée et qu'il ne peut admettre des délais supérieurs à 15 mois d'autant plus qu'il n'y a pas d'ouvrages d'art à réaliser. A Aïn Bénian, où il a inspecté le projet de renforcement de la RN11, le ministre des Travaux publics a instruit ses services de classer les chemins de wilaya (CW) 111 et 5 en qualité de routes nationales. « Ce sont des routes très desservies par nos automobilistes. » Le ministre a demandé que des élargissements soient réalisés sur ces routes avec des échangeurs et des ouvrages d'art. Au port d'El Djamila, Ghoul a donné des instructions pour débarrasser le petit port des épaves de barques : « Il faut assainir ce bassin le plus tôt possible. »