Le ministre menace les entreprises nationales qui n'appliquent pas cette instruction d'être inscrites dans «la liste noire» des Travaux publics. Amar Ghoul veut mettre fin à la fainéantise gangrenant les entreprises nationales activant dans son secteur. Adieu les congés de fin de semaine et les vacances prolongées! Lors de sa visite d'inspection effectuée au niveau des différents projets de la capitale, M.Ghoul exhorte les entreprises nationales à travailler 7/7, y compris les week-ends. Désormais, toute entreprise nationale activant dans le secteur des travaux publics, qui ne s'adapte pas à ce rythme de travail, risque d'être «sévèrement sanctionnée». Pour le ministre, son secteur ne peut plus continuer à travailler sous cette cadence. Le ministre jure par tous les saints qu'aucune concession ne sera faite à l'avenir. «On a fermé les yeux un moment, mais cette situation ne va plus durer longtemps. Je dis, ça suffit! On ne peut plus continuer à faire des concessions. Nous avons assez gâté nos entreprises nationales. Désormais aucune concession ne sera faite.» Que risquent-elles? «Les sanctions sont bien définies dans le Code des marchés et les cahiers des charges. Il s'agit de sanctions financières, de résiliations de contrats et d'exclusions des appels d'offres des travaux publics», a-t-il répondu. Et de mieux s'expliquer. «Nos entreprises doivent répondre aux cahiers des charges. Ces conditions ont été incluses dans le cahier des charges, mais les entreprises ne les respectent pas. Donc, les sanctions peuvent aller jusqu'à la résiliation du contrat. On peut même les inscrire dans "la liste noire" des entreprises nationales défaillantes et ne bénéficieront, à l'avenir, d'aucun projet», a-t-il promis. Le ministre se dit conscient qu'un bon nombre d'entreprises ferment les chantiers vingt jours avant les fêtes de l'Aïd et vingt jours après. «Il est inadmissible que des chantiers soient en arrêt de travail, parce que les travailleurs prennent des congés et des journées de repos à leur guise. Il est inadmissible que les travailleurs commencent à 9h et quittent à 15h. Je leur demande, également, de prolonger les heures de travail.» Ainsi, le ministre veut imposer une nouvelle discipline: «Travailler plus pour gagner plus.» «Pourquoi les ouvriers désertent les chantiers à 15h? Pourquoi ne travaillent-ils pas jusqu'à19h?», s'est-il interrogé. Et d'être plus clair: «Chaque ouvrier qui dépasse les huit heures aura droit à des heures supplémentaires. Tout travail mérite salaire.» Le contraire reste vrai. Désormais, les responsables de la direction des travaux publics d'Alger effectueront des visites d'inspection au niveau des différents chantiers pour établir un constat sur l'application de ces directives. Le ministre réaffirme que les entreprises nationales possèdent tous les moyens nécessaires pour s'adapter à ce rythme. «Elles n'ont aucun prétexte», a-t-il dit. En fait, Amar Ghoul tente de trouver un moyen de booster les entreprises nationales afin de hisser leur niveau au rang mondial. «Si nos entreprises veulent se hisser au rang mondial et pénétrer les marchés à l'étranger, elles devront travailler selon les normes internationales. La question est aussi simple que cela.» Concernant les interminables embouteillages constatés au niveau de la capitale, le ministre dira que leur solution nécessitera la contribution des différents départements tels le ministère des Transports et les collectivités locales. «Les projets des travaux publics à eux seuls ne désengorgeront jamais tous "les bouchons noirs". D'autres secteurs doivent s'y mettre», a-t-il souligné. Selon Amar Ghoul, les différents projets réalisés par son secteur, contribuent à éviter une paralysie de la circulation dans la capitale. Allant plus loin, le ministre affirme que même avec un parfait réseau routier, de meilleurs moyens de transport en commun, tels le métro et le tramway, on n'arrivera pas à désengorger la capitale. «Il faut d'autres actions complémentaires et d'autres procédures supplémentaires», allusion à la délocalisation des administrations et des institutions de l'Etat à l'extérieur de la capitale.