Cette maladie contagieuse attire l'attention des autorités sanitaires qui se sont fixé l'objectif de réduire de moitié le nombre de cas d'ici à 2010 et maintenir à moins de 5% la prévalence de la résistance bactérienne primaire aux antibiotiques à microscopie positive. Hélas, la situation actuelle est loin de ce but fixé. C'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse organisée, hier, au siège du ministère par la direction de la communication et des relations publiques. La situation n'est pas aussi alarmante au plan épidémiologique par rapport à certains pays où l'incidence a atteint des proportions inquiétantes, mais le programme antituberculeux a connu de sérieux problèmes durant ces dernières années. Le professeur Nafti, chef de service de la clinique des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha, à Alger, considère que la lutte contre cette maladie n'a pas été menée d'une manière déterminée au niveau des différentes régions. Il regrette que notre pays continue à enregistrer à la hausse le nombre de cas de tuberculose extrapulmonaire. Les mécanismes et les activités de lutte doivent être renforcés pour mener une lutte acharnée. Les ruptures de stocks des médicaments antituberculeux, la manque de formation des personnels, les mauvais diagnostics et le retard accusé dans la prise en charge des malades constituent, selon le professeur Nafti, les raisons de cette régression. Il recommande une réorganisation du processus de lutte et de prise en charge. « Les objectifs du programme antituberculeux ne sont pas atteints », regrette-t-il. Et de signaler que l'Algérie a les moyens de mieux faire. Revenant sur l'aspect épidémiologique, le docteur El Hadj, du service des maladies respiratoires de l'hôpital Mustapha, a souligné qu'une légère augmentation de cas de tuberculose extrapulmonaire a été constatée, alors que la courbe de la tuberculose pulmonaire a diminué pour enfin se stabiliser ces dernières années. Il a indiqué que la région de l'Ouest est la plus touchée par cette maladie et a enregistré à elle seule en 2003 un taux de 39 cas pour 100 000 habitants, alors que l'incidence nationale est de 27 cas pour 100 000 habitants. Pour le docteur Ali Halassa, chargé du programme de lutte contre la tuberculose à la direction de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, il y a onze wilayas de la région Ouest qui sont à haute incidence et supérieure à 65 cas pour 100 000 habitants. La région Centre, a-t-il ajouté, vient en seconde position avec 24,6 cas pour 100 000 habitants, puis l'est avec 23 cas, 16,6 au sud-ouest et enfin 9,6 cas pour la région Sud-Est. Le représentant de la direction de la prévention a, par ailleurs, signalé que, durant l'année 2001, 210 cas de tuberculose ont été décelés chez les personnels de santé et déclarés à la médecine du travail. Ainsi, les conférenciers étaient unanimes à dire qu'il y a un recul dans l'application des mesures du programme de lutte.