La zone ouest du pays est classée à haute incidence. Les trois pneumo-phtisiologues ayant animé un point de presse hier au siège du ministère de la Santé s'accordent sur le fait que «les cas de tuberculose ont connu ces dernières années une légère progression mais loin d'être une préoccupation de premier degré, car on ne parle plus d'un stade épidémiologique». Depuis la fin des années 90, la tendance est à la hausse, indique le docteur Ali Halassa, soulignant que le taux actuel est à hauteur de 26 cas pour 100.000 habitants concernant la tuberculose pulmonaire à microscopie positive (TP M+). Quant aux cas de tuberculose déclarés, ceux-ci sont présentement à hauteur de 26 cas pour 100.000 habitants. De 2000 à 2003, les cas de tuberculose déclarés sont passés de 18.294 à 19.730. Quant aux nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive, ceux-ci ont également connu une hausse d'environ 500 cas de 2000 à 2003. Les chiffres concernant les TP M+ étaient en 2000 de l'ordre de 8050 cas, tandis qu'en 2003 le taux était à hauteur de 8549. Selon le Dr Salim Nafti, la hausse des cas de tuberculose est due essentiellement à la situation socio-économique jugée «favorable» pour la propagation de la maladie. Le même intervenant le dit ouvertement: «La tuberculose est une maladie de pauvreté et d'ignorance et les chiffres sont liés directement à la situation socio économique de chaque région.» En parlant des régions les plus touchées par la maladie, M.Halassa dira que la zone ouest du pays est classée à haute incidence du fait que le taux des nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive est à hauteur de 39 cas pour 100.000 habitants, dépassant ainsi l'incidence nationale qui est de l'ordre de 27 cas pour 100.000 habitants. Concernant les autres régions, le centre du pays viendra en deuxième position ave aux évalué à 27,6%. Les spécialistes ont recensé 23 cas pour 100.000 habitants à l'est du pays, 16,6 au sud-ouest et 9,6 au sud-est. En référence au tableau brossé par le docteur Ali Halassa, plus de 12 wilayas ont dépassé les 65 cas pour 100.000 habitants, parlant bien sûr du taux des cas de tuberculose déclarés, toutes formes confondues. L'incidence nationale est estimée à 62 cas pour 100.000 habitants et la wilaya d'Oran a enregistré, en référence au dernier recensement effectué, 122 cas pour 100.000 habitants. Cette situation est due, selon M.Nafti, à une lutte antituberculose «complètement désorganisée à l'ouest du pays». Le même orateur relève un manque en matière de médicaments. «Une situation qui se répète depuis les années 90 et qui est due à des problèmes de gestion des stocks». Selon l'orateur, le groupe Saidal ne couvre en fait que 5% de la demande des tuberculeux. Pour remédier à cette situation, le programme national de lutte contre la tuberculose a été relancé avec une stratégie générale et des objectifs allant dans le sens de «réduire de moitié, d'ici à 2010, le taux annuel des TP M+». Le même plan d'action vise aussi la réduction de moitié de la fréquence des méningites et des miliaires tuberculeuses de l'enfant. La prévalence de la résistance bactérienne primaire aux antibiotiques devra être maintenue à moins de 5%, en référence aux objectifs dudit programme. Pour atteindre ces objectifs, l'on a prévu le renforcement du réseau national des laboratoires pour la tuberculose et la relance des activités de supervision et de dépistage à tous les niveaux.