L'Algérie vise à exporter à l'horizon 2014 environ 100 000 t de dattes et s'attelle à encadrer juridiquement les labels de plusieurs produits du terroir, dont l'appellation est parfois usurpée. Pour ce faire, le chemin reste pourtant semé d'embûches, les exportations de produits agricoles vers l'UE sont en net déclin, passant de 52 000 t en 2008 à 42 millions de tonnes en 2009. Pour ce qui est des contingents fixés par l'Accord d'association avec l'UE, des taux de réalisation atteignent rarement les 20%. « Nous sommes autour des 10%, voire 3 à 4% pour certains produits, et globalement sur une gamme de produis assez limitée », a indiqué, hier, le DG de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Ce constat peu réjouissant a été fait, hier à Alger, lors d'un séminaire consacré à l'accès des produits agricoles algériens au marché européen, organisé conjointement par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et la Commission européenne. Il en ressort, selon les bilans présentés par les différents intervenants, que les efforts d'exportation dans notre pays sont pénalisés par divers problèmes logistiques et organisationnels, mais aussi par la méconnaissance des marchés et des normes de consommation à l'étranger. Le directeur général d'Algex, Mohamed Benini, a ciblé notamment « la faiblesse des circuits de distribution, des moyens de conservation, de packaging et de transport ainsi que l'absence totale de relais à l'étranger pour faire connaître le produit algérien » mais également « la lenteur des procédures de financement et de préfinancement et la difficulté de l'accès aux semences pour les producteurs ». « Nous recevons des demandes de partenaires européens qui souhaitaient se porter acquéreurs de nombreux produits agricoles frais pour lesquels ils ont un intérêt particulier, non pas du point de vue des volumes, mais du point de vue de la singularité des produits méditerranéens, mais il n'a pas toujours été possible de conclure des opérations rentables dans les délais et pour les quantités souhaitées », indique M. Benini. Le DG d'Algex a, par ailleurs, beaucoup insisté sur l'obstacle que constituent actuellement pour les exportateurs algériens les normes et certifications ISO et HCCP, qui encadrent la lutte contre les problèmes de qualité d'hygiène et de traçabilité. « Ces normes constituent le point nodal de nos discussions avec nos partenaires européens, car ce ne sont, à notre sens, que de simples points techniques », explique le DG d'Algex. « Le principal atout de l'Algérie est représenté par le produit naturel et bio, mais les procédures de certification sont lourdes et coûteuses », note encore M. Benini, qui espère « un assouplissement de certaines normes qui sont applicables dès janvier 2011 » et que l'orateur qualifie « d'obstacle de taille ». Du côté algérien, estime encore le DG d'Algex, de nombreux efforts sont également à faire pour faciliter l'exportation des produits agricoles, à l'image « du couloir vert mis en place par les douanes pour le transit des produits frais ».