L'histoire de Arab Hamid ressemble à s'y méprendre à celle de ce célèbre savant qui a inventé un produit pouvant dissoudre tous les matériaux qui existent sur terre mais ne pouvant le garder puisqu'il dissout tous les récipients où il voulait le stocker, il finit par se décourager et se détourner de son invention. « Après plus de dix ans de recherche et d'expérimentation, je suis parvenu à mettre au point des procédés industriels pouvant révolutionner le secteur de l'automobile. Mes inventions que j'ai expérimentées dans mon atelier fonctionnent parfaitement et sont une solution à beaucoup de problèmes qui se posent aujourd'hui pour l'industrie automobile. Le drame est que personne ne veut m'écouter encore moins me prêter aide et assistance ». S'étant rapproché de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) pour protéger ses inventions et en obtenir les brevets de produits, il est revenu, selon ses mots, totalement désillusionné. « Les formalités administratives qu'on m'exige d'accomplir s'apparentent plus à un parcours du combattant qu'à un dépôt de demande de brevet, d'ailleurs certains inventeurs avec qui j'ai échangé quelques propos m'ont assuré que pour avoir une réponse de l'INAPI, il faut vraiment être armé d'une patience à toute épreuve ». Ce que dément une responsable de l'INAPI que nous avons contactée par téléphone. Elle affirme qu'une fois que le requérant ait accompli les formalités de dépôt de la demande et s'acquitte des taxes exigibles, l'administration de l'INAPI examine et traite le dossier. S'il répond aux conditions exigées par la loi en vigueur, l'administration lui délivre le brevet au maximum au bout de dix-huit mois. Quoiqu'il en soit, pour Arab Hamid, être inventeur en Algérie n'est pas de tout repos. En sus des tracasseries administratives qu'il ne peut pas supporter, Hamid parle aussi des frais exigés pour le dépôt de demande, c'est au-dessus de ses moyens. Il nous dit être désarmé face à ces conditions. Les responsables du groupe Renault avec qui il est entré en contact lui ont signifié qu'ils sont prêts à exploiter son invention à condition qu'elle soit brevetée. « Grâce à la presse, j'ai été contacté par une personne vivant en Belgique. Malgré sa disposition à me prêter assistance pour breveter et commercialiser mes inventions, son éloignement est un véritable handicap » nous confie-t-il. Hamid s'interroge à juste titre pourquoi les opérateurs économiques de la région ne l'ont pas contacté alors qu'ils ont tout à gagner s'ils prennent en charge ses inventions. « Je suis ouvert à toutes les propositions pourvu qu'elles soient honnêtes », nous déclare-t-il. Pour l'instant, Hamid garde jalousement dans la confidentialité la plus totale les informations relatives à ses inventions.