A l'appel de la Fédération des fils de chouhada (FFC), une marche est prévue, aujourd'hui, de Tizi Ouzou à Alger. Le départ sera donné à 9h à partir de l'ancien marché de gros de la ville des Genêts. « Si la marche n'est pas empêchée par les autorités, nous comptons rallier la capitale le 4 juillet, soit à la veille de la fête de l'indépendance », nous a déclaré hier Mustapha Oudiaï, président de la FFC. Les marcheurs, qui auront à parcourir plus d'une centaine de kilomètres, marqueront des haltes « à chaque fois que cela est nécessaire tout en évitant de gêner la circulation », a-t-il ajouté. A travers cette action de rue, les fils de chahid entendent attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation sociale et les problèmes qu'ils vivent. Outre le versement de la pension de fils de chahid à toutes les familles concernées, la FFC demande l'attribution de logements « à ceux qui vivent encore dans des baraques ». Sur un autre plan, cette organisation exige « l'application de la plateforme du congrès de la Soummam, le strict respect des idéaux de Novembre 1954 et la relance du projet d'une loi incriminant le colonialisme en réponse à la loi française du 23 février 2005 ». « Depuis la marche empêchée du 19 mars 2007, rien n'a été fait pour répondre à nos doléances. Les requêtes adressées à la présidence de la République, au gouvernement et au ministère de tutelle sont restées sans suite à ce jour », déplore M. Oudiaï. « Si nos revendications ne sont pas prises en compte, nous allons initier d'autres actions de protestation à l'occasion du 1er Novembre », prévient-il. Le président de la FFC dément par ailleurs toute récupération partisane de son organisation : « Ni le RCD, ni le FFS, ni le MAK ne sont derrière nos actions », objecte-t-il. S'agissant du soutien qu'apporterait la CNEC, l'autre organisation des fils de chahid, à ce mouvement de protestation, M. Oudiaï précise : « C'est le soutien de simples adhérents, pas de la direction de cette organisation. » Créée en 1989, la FFC compte aujourd'hui près de 8000 adhérents, selon son président. Rappelons que 11 responsables de la FFC avaient été interpellés au cours de la marche du 19 mars 2007. Déférés devant la justice pour troubles à l'ordre public, ils avaient été condamnés en juillet de la même année à 3 mois de prison avec sursis.