C'est dans une salle dépourvue de climatisation en cette journée chaude d'été que le coup d'envoi des deux concours a été donné par certains membres actifs du club artistique et technique de la coiffure algéroise. Cette 46e édition annuelle a rassemblé 46 candidates sur les 70 élèves que compte le club. La plupart des prétendants à ce concours sont originaires de certaines wilayas du pays, entre autres Alger, Bouira, Tipasa, Chlef, Tizi Ouzou, Bouira. Si la gent féminine est venue en force avec son matériel, la gent masculine a brillé par son absence. « Il y a, nous dit-on, des hommes qui exercent dans la section dames qui n'ont pas daigné venir ». Selon Noureddine Benkanoune, professeur et membre du club artistique, l'objectif de l'organisation d'une telle manifestation était de perfectionner les jeunes coiffeurs qui débutent dans le métier et de hisser le niveau de la haute coiffure en Algérie. « Ces dernières années, l'artistique a dégringolé. Nous voulons redonner un nouveau souffle à la section hommes. Nous allons sensibiliser nos jeunes afin qu'ils viennent s'inscrire au club artistique », explique-t-il. Coiffeur depuis une cinquantaine d'années, Noureddine Belamane, membre du club artistique, ne mâche pas ses mots pour décrire l'état dans lequel se retrouve le métier qui, rappelons-le, a eu ses lettres de noblesse avec quatre consécrations maghrébines décrochées par le CATCA en Tunisie en 1987, Alger en 1988, Maroc en 1989 et Tunisie en 1993. « Nous maintenons difficilement le cap. N'oublions pas que les plus grands coiffeurs algériens ont transité par le club. Nous sommes contents de voir des filles de l'intérieur du pays venir s'incrire chez nous. Il faut avoir le nombre parmi l'élite. C'est pour cela que nous faisons appel aux sponsors et aux coiffeurs », dit-il. La plupart des professionnels rencontrés déplorent la situation dans laquelle se trouve la coiffure algérienne, dépourvue ces dernières décennies d'ouvriers. « Nous voulons soulever les prérogatives des coiffeurs hommes à qui de droit. Il faut tirer la sonnette d'alarme car peu de jeunes s'intéressent à ce métier. Le coiffeur est un métier en voie de disparition », ont-ils estimé. Ainsi, les candidats se sont appliqués sur deux sortes d'épreuves dont le temps imparti était de 45 minutes par coiffure. La première était axée sur la coiffure moderne sur cheveux longs et la seconde sur la coiffure de ville et de soirée. Prenant très au sérieux ce concours, les candidates se sont concentrées sur leurs modèles pour dévoiler des créations parfois banales, dépourvues d'innovation. Il en est de même pour le maquillage excessif et pour certaines tenues de haute couture. A l'issue de cette compétition serrée où des relations amicales se sont tissées, les lauréates ont été primées en recevant des diplômes honorifiques et des médailles. Il est à noter que les détenteurs du prix régional seront invités à se représenter l'année prochaine pour le grand prix. Le Club artistique et technique de la coiffure algéroise a été créé par les professionnels du métier en 1964. Ce club qui a la lourde tâche d'évaluer annuellement les plus belles innovations féminine et masculine une manière de professionnaliser le métier en perpétuant l'encadrement et l'orientation de ses adhérents. Ces derniers bénéficient une fois par semaine de cours préparatoires aux compétitions nationales et internationales.