Les citoyens de la ville de Annaba ont remarqué, avant-hier, des graffitis insultants et infamants à l'égard de Smaïn Kouadria sur les murs de plusieurs édifices publics du centre-ville. L'ex-secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal a déposé une plainte au niveau de la 2e sûreté urbaine de Annaba et a informé le chef de sûreté de la wilaya. Ce rebondissement renseigne on ne peut mieux sur la dimension qu'a pris le conflit socioprofessionnel au complexe sidérurgique. « L'enjeu de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des sidérurgistes n'est plus. Il a cédé la place aux intérêts et à d'autres desseins inavoués », estiment plusieurs cadres d'ArcelorMittal El Hadjar. L'échec de la dernière grève sur injonction de la justice et des instances de l'UGTA, suivi le 24 juin dernier, de la démission de son meneur, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise, Smaïl Kouadria, n'a pas eu l'impact escompté de part et d'autre. Au contraire, cela a alimenté les animosités jusqu'à réveiller de vieux démons. En effet, le complexe, qui contenait jusque-là le conflit syndicat-employeur, n'est plus la seule arène de combat puisqu'un autre front de bataille extra muros s'est ouvert et installé dans la ville de Annaba, distante de 11 km de l'usine. Graffitis insultants Le recours aux graffitis pour discréditer Smaïl Kouadria n'est pas une première. En mai 2009, Kouadria avait vécu la même expérience au lendemain de sa dénonciation du dossier du trafic de la ferraille qui avait valu la prison ferme à Fellah Hacène et à des membres de l'ancien comité de participation du complexe. Pour lui, les partisans de ces derniers ne seraient pas étrangers à cette manœuvre visant sa dignité. Par ailleurs, le même syndicaliste a annoncé la visite, du 7 au 9 juillet prochains, de Jose Anoro De La Rubiera, président du holding Long Carbone auquel est affilié le complexe d'ArcelorMittal El Hadjar. Selon toujours la même source, l'Espagnol aura à faire le point sur les derniers évènements qui ont secoué le complexe et présentera une feuille de route basée sur une nouvelle approche, plus claire, du groupe vis-à-vis des pouvoirs publics et plus sociale envers le syndicat. Une visite qui intervient au moment où la direction générale annonce une très mauvaise production d'acier liquide au mois de juin, estimée à 29 257 tonnes contre 83 609 tonnes produites en mai. « Cette mauvaise performance est la conséquence des difficultés énormes de redémarrage du HF2 après, d'une part, son arrêt programmé et, d'autre part, la grève » est-il écrit dans l' « info-usine » n°7. Les perturbations dans le fonctionnement du HF2 ont généré, pour le mois, 6675 tonnes de perte de métal (fonte versée à la terre) soit 20% de la fonte produite. « Notre clientèle a souffert de ce dysfonctionnement car le carnet de commandes de produits plats n'a été satisfait qu'à hauteur de 57% », déplore la même source.