Des graffitis insultants ont été découverts par Smaïn Kouadria, jeudi matin, après qu'il eut, selon ses propres déclarations, entendu les aboiements de son chien de garde aux environs de deux heures. Des inscriptions comportant des propos injurieux et des menaces de mort à l'encontre du SG du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal et sa famille ont été peintes sur le mur d'enceinte de la maison de ce dernier. Les graffitis insultants ont été découverts par Smaïn Kouadria, jeudi matin, après qu'il eut, selon ses propres déclarations, entendu les aboiements de son chien de garde aux environs de deux heures. “Ces graffitis, que j'ai dû barrer immédiatement par respect pour ma famille et mon voisinage, font suite aux appels téléphoniques anonymes et autres menaces de mort qui nous ont été adressées, à ma petite famille et à moi-même, ces derniers jours”, indiquait, hier le syndicaliste. Visiblement inquiet, Smaïn Kouadria signale qu'il a aussitôt informé les services de sécurité, le jour même, et qu'il a l'intention de déposer une plainte contre X au niveau du tribunal d'El-Hadjar aujourd'hui, samedi. “Ces menaces ont un lien direct avec les dernières révélations portant atteinte à l'économie nationale et des préjudices financiers causés à notre entreprise. Je cite les dossiers Shree international, GSW, Efes et Karamaden. Ceci, en plus de ma participation active, en tant que SG du syndicat, au changement récemment opéré à la tête du comité de participation pour mauvaise gestion de l'organe et des œuvres sociales”, ajoute-t-il. Revenant sur son parcours en tant que représentant des travailleurs et notamment sur les dossiers chauds que ses camarades et lui-même ont eu à dévoiler par le passé, Kouadria se dit conscient des risques auxquels on s'expose lorsqu'on met le nez dans des “affaires pas très nettes” et surtout lorsqu'on touche aux intérêts occultes de certains cercles. “J'ai vécu cette même situation durant la période 1999/2000, à l'époque de la gestion par l'En Sider, lorsque j'avais été de ceux qui ont dénoncé l'arnaque de 12 millions de dollars commise par une société néo-zélandaise au détriment de notre entreprise”, rappelle-t-il. Et de déplorer les représailles qui ont suivi cette dénonciation, amplement médiatisée : “J'ai fait l'objet de menaces et même de tentative de corruption par le conseil d'administration de Sider. Malgré cela, je n'ai pas cédé, tous les dossiers relatifs à ce scandale sont d'ailleurs toujours en ma possession. Dossiers consistants, s'il en est, puisque leur exploitation, suite à l'intervention énergique de la diplomatie algérienne, a permis à Sider de récupérer trois millions de dollars deux ans après.” Il poursuivra en révélant que sa position lui a valu bien d'autres déboires. “En juillet 2000, après avoir tout fait pour mettre en place un plan d'action du CP en accordant la priorité au contrôle légitime des œuvres sociales par les travailleurs, j'ai fait les frais de mon engagement. J'ai échoué dans cette démarche et on m'a simplement évincé de cet organe. Depuis cette date, je ne me suis plus jamais porté candidat aux élections du CP jusqu'à ce jour”, regrettera le SG du syndicat. Stoïque, malgré tout, il affirme : “Rien ne m'arrêtera pour défendre l'intérêt de mon pays, de notre entreprise et des travailleurs pour lesquels je resterai fidèle jusqu'au bout. Quant aux lâches qui me menacent et m'insultent aujourd'hui, je leur dis que je les attends de pied ferme”, conclura sur un ton de défi Kouadria. A. ALLIA