Ce rassemblement est une action symbolique visant à rappeler aux responsables de la Chambre basse du Parlement leurs devoirs envers le peuple algérien et son histoire. Un rassemblement pour dénoncer le profil bas de l'APN. Huit organisations dites de « la société civile » protesteront aujourd'hui devant le siège de l'Assemblée populaire nationale, contre le rejet déguisé de la proposition de loi incriminant le colonialisme français en Algérie. Des représentants de la Fondation du 8 Mai 1945, de l'Association des moudjahidine et cadres de la Ve Wilaya historique, de l'Association nationale de la ligne de Novembre, de l'Union nationale de la jeunesse algérienne, de l'Union des cadres d'enfants de chahid et de moudjahid, de l'Association nationale des médecins d'urgence, de l'instance algérienne de lutte contre la pensée colonialiste et de l'Organisation nationale pour le rapprochement des générations, veulent exercer la pression sur le bureau de l'APN pour faire passer le projet en question. « La proposition est signée par 125 députés. Elle est actuellement soutenue par près de 200 élus à l'APN. Nous ne comprenons pas pourquoi le bureau de l'Assemblée hésite à la programmer en plénière, alors que la loi lui confère toutes les prérogatives nécessaires pour la faire adopter », a déclaré Lakhdar Bensaïd, porte-parole de l'instance algérienne de lutte contre la pensée colonialiste et un des initiateurs de l'action d'aujourd'hui. Ce rassemblement, estime-t-il, est une action symbolique visant à rappeler aux responsables de la Chambre basse du Parlement leurs devoirs envers le peuple algérien et son histoire. une revendication nationale « Cette action s'impose face au mutisme assourdissant qui caractérise l'attitude incompréhensible et douteuse de l'APN qui a gelé la proposition de loi en question. En l'absence d'une réponse du gouvernement à qui la proposition a été soumise pour examen, le bureau de l'APN aurait pu transférer le projet immédiatement à la commission des affaires juridiques de l'Assemblée avant d'ouvrir un débat général sur le projet en plénière. Il n'en fut rien », rappelle-t-il. Dans un communiqué, les initiateurs de ce rassemblement soupçonnent « une volonté d'étouffer une revendication nationale, un devoir de mémoire et une obligation socio-historique ». « Nous appelons ainsi l'ensemble des députés, adhérents, sympathisants et citoyens qui se sentent concernés par cette initiative de faire montre de solidarité en participant à ce rassemblement pacifique », lancent-ils. Le rassemblement sera-t-il toléré ? Pour Lakhdar Bensaïd, « l'interdiction de cette action serait une honte nationale ». Son collègue de la Fondation du 8 Mai 1945, Kheiredine Boukherissa, rétorque également sur un ton ironique : « Les rassemblements ne sont pas interdits dans les cimetières. L'APN ressemble un peu à un cimetière, donc ils ne devraient pas nous interdire de nous rassembler. » Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a ajouté encore Lakhdar Bensaïd, doit clarifier le sort de cette proposition de loi. « Même si elle est programmée lors de la prochaine session parlementaire, nous serons satisfaits », a-t-il expliqué. « Mais s'il n'y a aucune réponse, nous serons obligés d'organiser des actions plus musclées », a-t-il ajouté.