Les risques d'intoxications alimentaires sont récurrents au cours de toute l'année, mais durant la saison estivale, ils sont plus importants en raison des fortes chaleurs qui favorisent la prolifération des microbes. La rupture de la chaîne de froid ou l'absence même de cette dernière, ainsi que le non-respect des règles d'hygiène accentuent plausiblement le spectre d'intoxications. Le verdict est sans appel chez les poissonniers activant dans le centre de Chemini et dans les différents hameaux de la localité. Dans la commune de Chemini, les poissonniers continuent d'écouler leurs marchandises sans se préoccuper des conditions d'hygiène qui font défaut. L'étalage des caisses de poissons à l'air libre sans prise en compte des commodités sanitaires, laisse perplexe le consommateur, souvent obnubilé par une qualité douteuse. Gisant par terre, ces caisses sont exposées à la poussière, et aux mouches qui s'ajoutent au décor, ce qui compromet davantage la santé du consommateur. Dans les périodes caniculaires, ce produit est vulnérable aux pics des températures qu'affiche le mercure. De facto, le poisson se détériore et s'amoche vite sous l'effet de la chaleur, et en l'absence des moyens de conservation, les qualités nutritionnelles et gustatives du poisson ne sont guère de mise. Un des consommateurs que nous avons rencontré sur les lieux est resté médusé face au prix exorbitant de la sardine, en dépit de sa mauvaise qualité (sous l'effet caniculaire). « Le poisson est devenu tellement prisé qu'il faut le prescrire sur une ordonnance », ironise-t-il. Approché par nos soins, un jeune vendeur de poissons, rencontré dans une petite bourgade en train de détailler sa marchandise, nous dira : « je ne suis qu'un simple revendeur pour le compte d'un patron et la vente du poisson a toujours était ainsi, sans glace ni chambre froide ». Ce qui a attiré notre attention lors de l'entrevue est le recours de ce jeune vendeur à l'arrosage des cagettes de poissons par de petites quantités d'eau qui, selon lui, font rafraîchir et revigorer le poisson, et en guise de remplacement de la glace censée couvrir les caisses, le jeune poissonnier fait recours au système D, à savoir des feuilles de journal mouillé. Et comme, de coutume, il n'y a jamais une sans deux, la flambée des prix du poisson conjuguée avec l'absence de mécanisme de régulation, les spéculateurs règnent en maîtres, ce qui rend ce produit vivrier assez onéreux pour la ménagère qui ne peut se permettre de l'acheter avec un modeste pécule.