Photo : Fouad S. Les premières chaleurs pointent du nez. Et qui dit chaleur dit quelques désagréments de la santé causés par la hausse des températures. Les intoxications alimentaires prennent la première place des pathologies de l'été. A ce sujet, le Dr. Djamel Eddine Oulmane, président de l'association primage (prévention par l'image) affirme qu'il est enregistré, chaque année, plus de 4000 cas d'intoxications alimentaires. «Mais la réalité est bien au dessus de ce chiffre». Car beaucoup de malades se soignent chez eux sans consulter un médecin ou aller aux urgences de l'hôpital. «Les intoxications alimentaires sont des états pathologiques que l'on attrape après ingestion d'aliments contaminées par des agents pathogènes qu'il s'agisse de bactéries, de virus ou de parasites», explique-t-il. Cette contamination est le résultat, soit d'un manque d'hygiène ou du non-respect de la chaîne du froid pendant les manipulations, la préparation, et le rangement des aliments. Les aliments incriminés sont les produits sensibles comme les dérivés (mayonnaise et les crèmes pâtissières), les laitages, la volaille, le poisson, la viande et les crudités. Avec les fortes chaleurs, ils deviennent un risque pour la santé, d'autant que ceux vendus chez des marchands ambulants ne sont pas soumis à la chaîne du froid d'où risque de toxicité. «Il y a aussi les fêtes familiales qui sont organisées en été et qui sont elles aussi sources d'intoxications alimentaires lorsque l'hygiène fait défaut», précise Djamel Eddine Oulmane. A propos de la relation «températures-microbes», le Dr Oulmane, explique que si un aliment se trouve à température ambiante supportable par n'importe quel organisme (+10, +20, +30, voir +40°), les microbes qui se trouvent sur cet aliment vont se développer très rapidement…Mais au dessus de +50°, la majorité des microbes ne résistent pas et sont détruits. Au dessous de +8° les microbes ont tendance à entrer en veille, ils vont arrêter ou ralentir leur multiplication au fur et à mesure qu'on se rapproche du 0° et cette température la plupart des microbes sont gelés. Tout cela laisse un important segment de températures pour le développement idéal des microbes donc de l'altération des aliments. Cette fenêtre de température est comprise entre 8 et 45°. Pour étayer ses dires, le Dr Oulmane prend l'exemple de la sauce de couscous durant les fêtes. «En général, la préparation de la sauce se fait tôt le matin avec de la viande ou du poulet. Cette sauce va macérer dans des cuisines où il fait entre 30° et 40°, une température qui booste la multiplication des microbes. Tout cela entraîne des toxi-infections alimentaires collectives» (TIAC). Pour parer à ces accidents, il est conseillé d'acheter les produits facilement altérables (œufs, yaourt, fromage, mayonnaise…etc) dans des lieux où ils sont bien rangés au frais. Concernant la viande hachée, il est exigé qu'elle soit hachée sur place. Le Dr. Oulmane précise en outre, que la durée du temps de transport, entre les lieux d'achat et le réfrigérateur domestique, est également importante. «Cette durée doit être la plus courte possible», observe-t-il. Par ailleurs, il est conseillé de ne jamais recongeler un aliment qui a déjà été décongelé. L'autre recommandation de ce professionnel de la santé est le lavage des mains qui doit se faire plusieurs fois par jour avec du savon liquide de préférence.