L'Italie vient de consacrer une enveloppe financière pour réactiver un projet de formation dans les domaines de la pêche et de l'aquaculture en Algérie. C'est ce qu'a déclaré Giovan Battista Vederame, ambassadeur d'Italie à Alger, lors d'un séminaire sur la pêche et l'aquaculture organisé, hier, par son institution à Alger. Ce projet, qui s'adresse à la formation des professionnels, compte parmi le programme de coopération élaboré en 2001 par la Federpesca et la Legapesca et l'administration de la pêche algérienne et qui a fini par sommeiller dans les tiroirs. Il s'agit aujourd'hui, selon Mme Taouchichet, directrice de la réglementation et de l'organisation de la profession et de la coopération, de « réactiver ce projet puisqu'il y a certaines actions qui étaient dépassées et on veut les réactualiser, à part le volet formation qui est déjà finalisé qui devra être réalisé incessamment puisqu'on a eu l'enveloppe financière en mars ». Dans cette optique, Giovan Battista Vederame a tenu à assurer l'« engagement » de son pays à aider au financement pour constituer des « commissions mixtes » - dont les négociations sont en cours - afin de contribuer au développement et la mise à niveau des entreprises algériennes intervenant dans les domaines de la pêche et de l'aquaculture en Algérie. « Les opérateurs italiens voudraient témoigner de nouveau grâce à leur expérience pour le développement de ce domaine en Algérie », a-t-il dit, soulignant : « On commence à mettre des bases pour un développement de notre coopération. » Le secrétaire général du ministère de la pêche et des ressources halieutiques, Fateh Boudamous, a déclaré, pour sa part : « Nous ambitionnons de jeter avec vous (les Italiens, ndlr) les bases d'une coopération pour toutes les activités liées à la pêche et l'aquaculture afin de donner à ce créneau porteur le rôle qui est le sien. Ce qui pourrait constituer un creuset de la création de richesses et de l'emploi. » M. Boudamous souligne, tout en évoquant la ratification de l'accord avec l'UE et à la veille de notre adhésion à l'OMC, que « le secteur de la pêche milite pour un partenariat visant à mettre à niveau ses entreprises et la création d'un environnement favorable à une concurrence saine et équitable ». Le ministère est prêt, selon lui, à employer tous les efforts pour accompagner les opérateurs dans la réalisation de nos projets d'investissement et souhaite une participation concrète des partenaires italiens afin de permettre à nos populations de valoriser au mieux les potentialités que recèle le secteur de la pêche. Quant aux créneaux à développer, M. Boudamous cite l'aquaculture, la transformation et le conditionnement des produits de la pêche et de l'aquaculture, la fabrication et la distribution du matériel de pêche, la construction, la réparation et la maintenance navales, les études et l'expertise en matière de pêche et d'aquaculture. Claudio Costa, président de Legapesca, estimera, pour sa part, qu'« il faut faire une action de promotion des accords avec les pays côtiers de la Méditerranée ». Notre rôle, a-t-il dit, c'est d'établir de bons rapports avec les pays côtiers et la construction de sociétés mixtes dans différents domaines de la pêche et de l'aquaculture en vue de créer des conditions de collaboration. Faibles échanges interarabes Les importations de l'Algérie des pays arabes en matière de produits de la mer restent très faibles, voire insignifiantes. Intervenant hier lors d'un séminaire tenu en marge du 2e CIPA, M. Belkouch, directeur d'Infosamak, a estimé l'importation de l'Algérie des pays producteurs arabes - au nombre de 10 - à seulement 4% qui proviennent exclusivement de la Mauritanie. Le reste des importations, évaluées en 2004 à 23,11 millions de dollars, est effectué à partir des pays européens notamment. La production des pays arabes reste, elle, maigre. Celle-ci était de 3,2 millions de tonnes métriques l'an dernier, soit 2,5% de la production mondiale. Il en est de même pour la ration annuelle par habitant, qui est de 6,75 kg, qui reste, selon M. Belkouch, en deçà de la moyenne mondiale qui est de 16 kg. Toutefois, cette ration diffère d'un pays à un autre. La Somalie enregistre la plus faible ration avec moins de 2 kg et celle des Emirats arabes unis frôle les 28 kg. Il convient de déplorer le manque de communication entre les pays producteurs arabes dans le domaine de la pêche, ce qui constitue un handicap majeur à l'échange interarabe.