Le tribunal criminel de Tizi Ouzou a condamné, hier, à dix ans de prison ferme l'assassin d'un policier à Mekla en février 2003, lors d'une manifestation devant le commissariat. Son père, également accusé, a été condamné à 2 ans ferme, une période qu'il a déjà purgée en détention préventive. Le principal accusé, Saïd H., a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Six autres personnes, en liberté provisoire depuis janvier 2004, ont été acquittées. Les faits remontent au 20 février 2003. Ce jour-là, les éléments de la sûreté urbaine de Mekla se présentent chez la famille Hamened pour remettre une convocation à un des fils. La tension monte entre les policiers et des jeunes présents sur place. Un jeune est arrêté et conduit au commissariat. Des manifestants se rassemblent alors devant le siège de la sûreté pour réclamer sa libération. Au moment où la police tentait de disperser les manifestants, Ahmed H., policier de 30 ans, originaire du village d'Aït Mesbah, à Beni Douala, s'affale sur le sol après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Il succombera, quelques instants plus tard, au CHU de Tizi Ouzou où il a été transféré, alors qu'un de ses collègues est sérieusement blessé. Saïd H., son père Idir et six autres personnes sont interpellées par la police quelques heures plus tard. Saïd et son père ont été maintenus en détention jusqu'à leur comparution hier devant le tribunal criminel de Tizi Ouzou. La partie civile constituée par la police et le père de la victime a parlé d'acte prémédité. Le procureur a requis la peine capitale à l'encontre de Saïd H., la perpétuité à l'encontre du père et des peines allant de 5 à 20 ans pour les autres prévenus. A l'issue des délibérations qui ont duré plus d'une heure, Saïd H. a écopé de 10 ans.