La dernière séquence du téléfilm algérien Min essoudjoune ila el djounoun a été tournée, hier après-midi, à l'hôtel Sofitel d'Alger et ce en présence du DG de l'ENTV, Hamraoui Habib Chaouki, une ambiance festive et très bon enfant. Il s'agit d'une tragi-comédie produite par l'ENTV - une commande - dont le producteur exécutif est la société Ciné-Lak de Lakhdar Boukhors (Men douar la dollar) et le réalisateur est Bachir Derraïs (Un million de centimes, son dernier film devant sortir en mai 2005). Un long-métrage de fiction de télévision réunissant un casting de rêve. La preuve ! Des comédiens et autres acteurs issus des quatre coins du pays ainsi que ceux menant une carrière en France. Parmi eux, on peut citer Sid Ahmed Agoumi, Lakhdar Boukhors - coiffé de la triple casquette : producteur exécutif, scénariste et acteur principal -, Farida Saboundji, Hakim Dekkar, Madani Meslem alias Kouider el Mouisekh, Kaci Tizi Ouzou, Rachid Zighmi, Rachid Fares, Nourreddine Chelouch, Nesrine, Nadia Samir, Abbas, Hichem Mesbah, Fatma H'lilou. Bref, une distribution nationale ! Les dialogues en arabe dialectal sont signés Nasser Tabet et traduits en langue française par Lakhdar Fellahi. Le directeur photo n'est autre que Allel Yahiaoui. L'équipe de tournage est mixte et constituée de techniciens algériens de l'ex-CAAIC et français. La trame proprement dite du film porte sur une histoire traitant de la sempiternelle disparité sociale pas du tout manichéenne, mais plutôt humaine. Celle du riche et du pauvre. Celle de l'Algérie d'en haut et d'en bas. Celle du nanti et du roturier. Des petites gens - les loosers - et leurs plaisirs simples et les « bourges » et leurs problèmes existentiels et autres « petits bobos ». Sid Ahmed Agoumi, propriétaire d'un hôtel vivant dans le luxe et l'opulence, n'est pas heureux dans la vie et Lakhdar Boukhors, faisant partie de la plèbe, bien qu'il vive l'indigence et la frugalité, n'est pas malheureux. Il positive plutôt. Leurs destinées se croisent et ils décident de s'échanger leur vie. Du coup, c'est un vaudeville burlesque qui se déclenche où les valeurs humaines « valsent » au gré des sautes d'humeur et... d'humour des différents comparses se donnant la réplique. Avec en prime de l'action, des cascades et un flot de gags qui décoinceront les zygomatiques des téléspectateurs lors de l'éventuelle diffusion durant le Ramadhan. Le réalisateur Bachir Derraïs était aux anges : « C'est une vraie comédie. Je garde un très bon souvenir de son tournage. On s'est amusé à fond la caisse. On a déliré à 200 km/h... » Sid Ahmed Agoumi, en tournée théâtrale en France avec sa pièce Les Déplacés et en Suisse avec L'Homme Poubelle et trois films à la clé devant bientôt sortir, nous confiera : « J'ai trouvé l'idée du film bonne et intéressante. Il n'y a plus de cloisonnement dans les régions. C'est formidable. Cela crée l'émulation... » C'est la première fois depuis treize ans que Sid Ahmed Agoumi joue dans un film algérien. Hakim Dekkar y incarne avec exubérance un jeune voyou arriviste. Et Rachid Zighmi y incarne un psychiatre « pétant les plombs ». Et Kaci Tizi Ouzou, un maître d'hôtel, pince-sans-rire, hilarant.