Les commerçants d'Alger viennent d'être instruits de peindre la façade de leur magasin en bichromie, à savoir le bleu et le blanc, afin de relever le décor et donner plus d'éclat à nos lugubres rues. Soit. Mais ce qui fait couac, c'est le fait de vouloir homogénéiser les devantures d'une seule couleur. Si certains commerçants s'affairent à peinturlurer leur devanture, d'autres se montrent récalcitrants en maugréant contre cette décision, car, selon eux, « le bon sens dicte que chaque activité doit avoir une couleur spécifique, qui désigne la nature du commerce, comme le beige pour la boulangerie, le vert pour la pharmacie, le rouge pour la boucherie, etc. » « Il en est de même pour la couleur vert wagon, utilisée pour le mobilier public urbain », renchérit un autre. Une bavure de l'autorité administrative qui n'est pas sans nous renvoyer à la citation de Denis Diderot qui écrivait : « Une belle âme ne va guère avec un goût faux. »