«L'APC a engagé deux opérations de réhabilitation de deux salles de soins et levé toutes les réserves qui entravaient la remise en fonction de ces unités qui demeurent, hélas, toujours inactives», selon le maire. Les structures de santé font cruellement défaut dans la commune d'Ighram. Déjà très insuffisant, le maillage en unités de soins a été fortement réduit suite à la mise sous scellés de deux entités de proximité, signale-t-on. «Les unités de soins des villages Tizi Maâli et Tighilt Makhlouf ont été fermées faute de personnel paramédical. Dans l'optique de leur réouverture promise, l'APC a engagé à des années d'intervalle, deux opérations de réhabilitation de ces bâtisses. Nous avons aussi levé toutes les réserves qui entravaient la remise en fonction de ces unités, lesquelles demeurent, hélas, toujours inactives», se plaint Mr Madjid Issekounen, le maire d'Ighram. A présent, apprend-on, seules deux structures périphériques continuent à prodiguer un semblant de prestation, limitée aux soins infirmiers. L'une est implantée au village Ighil Nacer et l'autre à Taslent. «De quelle santé de proximité peut-on se prévaloir, quand les usagers de la santé que nous sommes n'ont droit qu'aux pansements et aux injections ? Et encore, il faut avoir la chance de trouver la structure fonctionnelle, ce qui n'est pas toujours le cas», clame un retraité de Taslent. Dans les villages dépourvus de couverture sanitaire, à l'image de Tazaghart, Ath Amar Ouzeggane ou encore Alma Ougnane, le quotidien de la population confine au tragique. « Nous avons toujours vécu comme des marginaux, dans une espèce de désert sanitaire », fulmine un citoyen du village Tazghart. Il ajoute que «ils n'ont pas l'ombre d'un infirmier ou d'un toubib à plusieurs kilomètres à la ronde. Une salle de soins tient de la chimère ; pour le moindre petit bobo, le malade est astreint à un véritable supplice». Censé garantir l'accessibilité aux soins de base et répondre aux besoins les plus urgents de la population, le centre de soins du chef-lieu communal est décrit comme «une coquille vide». Le service est abrité par une bâtisse lépreuse, obscure, exigüe et aux commodités sommaires, a-t-on pu constater de visu. «A part les consultations en médecine générale et les soins infirmiers, il ne faut pas se leurrer. Le service de stomatologie tourne par intermittence. Quant au service des urgences, «on doit s'armer de patience avant de prétendre au labo d'analyses et la radio», relève sur une pointe d'ironie, un vieil homme du village Irsen.